Wend von Wietersheim
Légende :
Ce général s'est illustré sur de nombreux théâtres d'opération européens lors de la Seconde Guerre mondiale.
Genre : Image
Type : Portrait
Producteur : Inconnu
Source : © Deutsches Bundesarchiv, Bild 146-1972-031-42 Droits réservés
Détails techniques :
Photographie noir et blanc argentique.
Date document : 1944
Analyse média
La photo a été prise alors que Wend von Wietersheim était Generalmajor. La croix de fer avec feuilles de chêne et glaives lui a été remise le 26/03 :1944 ; La photo est donc postérieure à cette date.
Auteurs : Pierre Balliot
Contexte historique
Le parcours de cet officier de cavalerie suffit à illustrer son expérience du combat et sa science du commandement. Né le 18 avril 1900 à Neuland/Löwenberg, il est aspirant en 1918, lieutenant dans un régiment de Hussards l'année suivante, il poursuit sa carrière dans la Reichswehr (Armée allemande de la République de Weimar) en suivant le cursus des officiers appelés à exercer de hauts commandements et à occuper des postes au sein de l'état-major général. En septembre 1939, il est major (commandant) et adjutant (aide de camp) des généraux Leo Geyr von Schweppenburg puis Horst Stumppf commandants de la 3e Panzer-Division. Cette division cuirassée, fait partie du XIXe Corps d'armée motorisé commandé par le général Gudérian, théoricien de l'emploi des Panzers. Partant de Poméranie, la 3e Panzer-Division se dirige vers Thorn (Torùn) et parvient au sud de Brest-Litosvsk.
Le 5 mars 1940, il commande le Kradschutz. Btl. 1 (1er bataillon de fusiliers) de la 1e Panzer-Division et participe à l'offensive à l'ouest au sein du XIXe Corps d'armée du groupement blindé von Kleist puis, à partir du 8 juin, avec le XXXIXe Corps d'armée du groupement blindé Guderian. Avec sa division, il traverse donc le Luxembourg, et le Sud de la Belgique, puis combat à Sedan et progresse jusqu'à Dunkerque via Amiens. Il oblique ensuite vers le sud, franchit la Marne, traverse le plateau de Langres pour arriver finalement à Belfort.
En juin 1941, la 1e Panzer-Division, commandée initialement par le général Friedrich Kirchner puis - à partir du 17 août - par le général Walter Krüger, participe à l'opération Barbarossa (offensive à l'Est). Au début de la campagne, elle contribue à l'anéantissement du IIIe corps blindé soviétique à Dubysa. Le 20 juillet 1941, Wend von Wietersheim prend le commandement du 113e régiment de grenadiers blindé, régiment organique de la 1ère Panzer-Division qui subit de lourdes pertes lors de la conquête de Pays Baltes : le 16 août, la division ne dispose plus que de 44 Panzers en état de marche. Affectée, avec tout le XXXXIe corps blindé au groupe d'armées Centre, elle marche vers Moscou, combat dans le secteur de Wiasma puis se heurte à la contre-offensive soviétique de l'hiver 1941-1942.
Le 1er avril 1942, Wend von Wietersheim est promu Oberst (colonel). Avec son régiment, il participe aux différentes batailles défensives dans le secteur du groupe d'armées, en particulier dans la région de Rjew. Fortement éprouvée par deux années de combats ininterrompus, la division est retirée du front pour être reconstituée.
En janvier 1943, elle part pour la France où elle est affectée à la 7e Armée stationnée dans l'Ouest. "Recherchant la conversation de ses hôtes, ce qui n'est pas seulement utile, mais habituel dans le cas de la bonne société du Corps des officiers", Wend von Wietersheim profite de ce temps de repos pour converser et partager avec le marquis de Courtabel, près de Mondoubleau dans le Loir-et-Cher, à 32 km au sud-est de La Ferté-Bernard, et pour renouer avec le comte de Forceville connu en 1940 à Fricourt, près d'Albert dans la Somme. En juin 1943, la 1e Panzer-Division repart au combat dans les Balkans. Wend von Wietersheim la quitte le 10 juillet 1943, lorsqu'il prend le commandement de la 11e Panzer-Division pour participer à l'opération Citadelle, manœuvre en tenaille de réduction du saillant de Koursk, au sein du XXXXVIIIe corps blindé du groupe d'armées Sud. Fin 1943, il livre une nouvelle et éprouvante bataille à Krivoï Rog.
En février 1944, sa 11e Panzer-Division faisant partie des divisions encerclées à Tcherkassy. Wend von Wietersheim réussit à la sortir de ce chaudron mais en perdant un très grand nombre de ses véhicules. Il la recomplète, avec les restes de la 123e division d'infanterie, avant qu'elle soit retirée du front de l'Est et transférée en France où elle va recevoir du personnel de la 273e Panzer-Division de réserve. Dans la région de Toulouse, où sa division est alors stationnée, Wend von Wietersheim en organise la fusion et la reconstitution. Dans ses Anti-Mémoires, André Malraux évoque sa rencontre avec ce général qui connaît et observe les lois de la guerre, un droit des gens que lui-même et ses soldats sont tenus de respecter sous peine de déshonneur. À Valréas, à Vassieux, et à la Luire, la Wehrmacht a perdu l'honneur. Ce n'est pas le cas pendant la bataille dite de Montélimar. Le chef de la 11e Panzer-Division veille à ce que ses hommes ne commettent pas de délit d'inhumanité. Le 23 août, la population de Saulce est certes enfermée pendant deux heures dans l'église mais elle est relâchée et, le 27 août, à Romans, le Major Thieme ordonne une prise d'otages, qui sont eux aussi libérés quelques heures plus tard.
Wend von Wietersheim est un officier général fier de sa caste et attaché à un système de valeurs dictées par l'honneur et les traditions et non un Waffen-SS déconnecté de toute réalité militaire comme de la mort ou de la vie de chacun.
C'est toujours dans l'honneur, après en avoir délibéré avec ses chefs de corps, qu'il va négocier la reddition de sa division en établissant un contact avec la 4e division blindée états-unienne aux confins de la Tchécoslovaquie. Le 4 mai, il rencontre le général Herbert Earnest et obtient de Patton que sa chère 11e Panzer-Division, sorte, épuisée mais intacte, de la zone soviétique pour rallier un camp de prisonniers à Kötzting en Bavière.
Il recevra la Croix de fer avec feuilles de chêne et glaives.
Auteurs : Pierre Balliot
Sources : : François de Lannoy Josef, Charita Panzertruppen, Éditions Heimdal, Bayeux 2001 ; Pierre Balliot, Le chaudron, Autoédition Valence 2007.
