Georges Guingouin

Légende :

Georges Guingouin, chef des maquis du Limousin

Genre : Image

Type : Portrait

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir-et-blanc

Date document : Vers 1944

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Limousin)

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Contexte historique

Né le 2 février 1913 à Magnac-Laval (Haute-Vienne), Georges Guingouin exerce la profession d'instituteur à Saint-Gilles-les-Forêts (Haute-Vienne). 

Georges Guingouin  forme des groupes clandestins de résistance dès juillet 1940, édite et diffuse des tracts contre le gouvernement de Vichy, confectionne des fausses cartes d'identité, mais il se trouve en désaccord avec la ligne politique préconisée par Jacques Duclos. Il refuse de reproduire et diffuser la Vie du Parti n°9 de septembre 1940 qui déclare : "Nous devons être sans haine vis-à-vis des soldats allemands. Nous sommes contre de Gaulle et le clan capitaliste dont les intérêts sont liés à Vichy." En février I941, il échappe de peu aux inspecteurs de police venus l'arrêter. En avril, il "prend le maquis", se réfugiant dans une sapinière de la commune de Soudaine-Lavinadière en Corrèze.

A la tête d'une imprimerie clandestine, Georges Guingouin vit dans les plus dures conditions, tantôt dans des cahutes, des maisons inhabitées ou même dans des souterrains. Il organise des distributions massives de tracts lors des grands rassemblements que sont les foires. Le 21 janvier 1942, il est condamné par contumace par le Tribunal militaire de la 12e Région aux travaux forcés à perpétuité.

En mai 1942, Gabriel Roucaute, l'un des dirigeants du Parti communiste clandestin de la zone sud le somme d'arrêter son action considérant qu'elle doit être menée essentiellement dans les centres urbains. Devant son refus, on envisage de le supprimer. Incroyable situation qui l'amène à envisager de partir à Londres. Cependant, Georges Guingouin ne peut se résoudre à abandonner les hommes qu'il a organisés en groupes de combat. A la fois chef et soldat, il va diriger de nombreuses actions de sabotage.

La région Est de la Haute-Vienne était devenue une haute terre de résistance, désignée par les Allemands eux-mêmes comme une "petite Russie" car, à leur lutte patriotique les maquisards avaient joint la défense des intérêts immédiats des paysans. Face aux réquisitions, la plupart de ceux-ci avaient gardé leur fourrage car, dès décembre 1942, les botteleuses du Ravitaillement général avaient été détruites, ainsi que leur blé, en 1943, les batteuses ayant subi le même sort. Enfin Georges Guingouin s'était opposé ouvertement à l'autorité de Vichy en signant de son nom les affiches du Préfet du Maquis imposant un barème plus rémunérateur pour les produits agricoles et obligeant les meuniers à revenir à un taux de blutage normal. Le pain blanc était revenu sur les tables et les paysans reconnaissants disaient : "Que lo Maquis qui nous baillen lou po blanc." Sera ainsi créée une condition essentielle pour que la lutte armée prenne force et vigueur.

Le 3 août 1944, le colonel Guingouin devient chef départemental de la 4e Brigade FFI. Il prépare les opérations qui doivent amener la libération de Limoges. Au lendemain de la libération de Limoges 20 000 combattants en Haute-Vienne sont sous les ordres du colonel Guingouin, mais le 20 novembre 1944, celui-ci est victime d'un accident d'automobile. Gravement blessé, il est hospitalisé puis réformé le 4 avril 1945.

Elu maire de Limoges de 1945 à 1947, il reprend ensuite son métier d'instituteur dans l'Aube. Lieutenant-colonel honoraire, il prend sa retraite en 1968. Georges Guingouin est décédé le 27 octobre 2005 à Troyes dans l'Aube. Il est inhumé à Saint-Gilles-les-Forêts.


D'après la notice publiée sur le site internet du Musée de l'Ordre de la Libération.