Tract du mouvement Combat

Légende :

Tract du mouvement Combat intitulé "Debout contre l'esclavage", diffusé à Bar-sur-Loup le 22 mars 1943

Genre : Image

Type : Tract

Source : © ADAM 166 W 13 Droits réservés

Date document : 1943

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Alpes-Maritimes - Bar-sur-Loup

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Analyse média

Le lieutenant Armengaud, commandant la section de gendarmerie de Grasse, transmet au sous-préfet de Grasse comme au préfet des Alpes-Maritimes la copie d'un tract diffusé par le mouvement Combat et dénonçant l'esclavage que représenterait l'institution du STO. Le contenu du tract est intéressant puisqu'il fournit plusieurs éléments de rejet de cette mesure adoptée par le gouvernement français : l'éloignement territorial, la séparation familiale, la honte de travailler pour l'ennemi héréditaire, le risque d'être tué par les bombardements fréquents des usines allemandes par les appareils alliés. Il incite également les lecteurs du document concernés par la réquisition à lacérer les affiches officielles, à ne pas se présenter aux convocations, à porter de fausses indications sur leur carte d'identité, à ne pas hésiter à se cacher mais aussi les médecins à délivrer des certificats d'inaptitude au travail, les policiers et gendarmes à ne pas faire de zèle. Il se termine par une phrase emblématique de l'hymne national : "Allons enfants de la Patrie!".


Jean-Louis Panicacci

Contexte historique

Compte tenu de l'échec relatif de la Relève des travailleurs (juin - décembre 1942), qui vit partir beaucoup de non spécialistes, les autorités allemandes exigèrent de Vichy un encadrement plus fort de la main-d'oeuvre et la fourniture de plusieurs dizaines de milliers de spécialistes, notamment d'ouvriers de la métallurgie, afin de remplacer dans les usines de guerre du Reich les ouvriers allemands mobilisés pour compenser les pertes subies sur le front russe, aggravées par la perte de la IVe Armée à Stalingrad. Aussi, le gouvernement Laval décréta-t-il le service du Travail Obligatoire le 16 février, le premier convoi quittant Nice le 23 mars. Les brigades de gendarmerie signalèrent la constitution de maquis de réfractaires au STO, non armés, dans l'arrière-pays grassois (Andon le 21 mars, Courmes le 4 avril). Au début du mois de juin, il y avait déjà 335 réfractaires sur 2 378 requis.


Archives départementales des Alpes-Maritimes, 169 W 0005, dossier A I N° 8, témoignage de l'Inspecteur du Travail Gatet.

Joseph Girard, La Résistance et la libération de Nice, Nice, Serre, 2006.