Stèle de l'Hôtel Excelsior
Légende :
Stèle de l'avenue Durante, face à l'hôtel Excelsior, évoquant la "grande rafle" des Juifs
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Cliché J-L Panicacci Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur.
Date document : 9 octobre 2009
Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Alpes-Maritimes - Nice
Analyse média
Cette stèle, inaugurée officiellement le 9 octobre 2009 mais installée définitivement en avril 2010, est située sur le trottoir gauche de l'avenue Durante, face à l'hôtel Excelsior qui était l'antichambre de la déportation à Drancy et Auschwitz depuis le 15 septembre 1943, date de sa réquisition par Aloïs Brünner en raison de sa proximité avec la gare SNCF de Nice-Ville. Il est écrit sur la stèle que plus de 3 000 Juifs ont été déportés sous l'occupation allemande alors qu'il y en a eu 2 948 du 10 septembre 1943 au 30 juillet 1944, date du dernier convoi Nice-Drancy, s'ajoutant aux 664 déportés à l'issue de la rafle diligentée par l'Etat français les 26 et 27 août 1942.
Jean-Louis Panicacci
Contexte historique
Nice était considérée par les chefs de la SS comme le "lieu du crime" et ils avaient programmé une "grande rafle" devant intervenir dès le départ des troupes italiennes. le commandant du camp d'Auschwitz, Aloïs Brünner, avait été désigné pour mener à bien cette opération avec un commando de 25 SS autrichiens expérimentés, la Feldgendarmerie devant apporter son aide, de même que la Section d'Enquête et de Contrôle du CGQJ* qui devait communiquer ses fichiers. Brünner demeura dans la région niçoise du 10 septembre au 15 décembre 1943, parvenant à déporter 1 820 personnes en 28 convois, ses successeurs en raflant 1 128 autres (18 convois) jusqu'à la fin juillet 1944. Plusieurs détenus moururent de sévices ou lors de tentatives d'évasion. La direction de l'hôtel était payée avec les biens (bijoux, espèces,valeurs) spoliés aux hôtes forcés de l'Excelsior. Joseph Joffo a consacré plusieurs pages de ses Mémoires à cette antichambre de la déportation.
* Commissariat général aux questions juives
Didier Epelbaum, Aloïs Brünner, Paris, Calmann-Lévy, 1990.
Jean-Luc Guillet, Rafles. Nice 1942-1944, Nice, Editions Baie des Anges, 2013.
Joseph Joffo, Un sac de billes, Paris, Jean-Claude Lattès, 1973.
Serge Klarsfeld, Nice Hôtel Excelsior. Les rafles des Juifs par la Gestapo à partir du 8 septembre 1943, Paris, Fils et Filles des Déportés Juifs de France, 1993.
Jean-Louis Panicacci, "Les juifs et la "question juive" dans les Alpes-Maritimes de 1939 à 1945", Recherches Régionales, 1983, N° 4, p. 229-331.
Léon Poliakov, "le lieu du crime", Monde juif, N° 52, 1968.