Certificat de présence émis par la prison des Baumettes pour M. Berger
Légende :
Certificat de présence émis par la prison des Baumettes le 26 juin 1956 concernant Mélanie Berger
Certificate of Presence for Mélanie Berger issued by the Baumettes Prison
Genre : Image
Type : Certificat
Source : © Collection Mélanie Volle-Berger Droits réservés
Date document : 26 juin 1956
Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille
Analyse média
Le certificat de présence reprend les chefs d'accusation énoncés par la section spéciale de la cour d'appel de Toulouse : "incarcérée pour activité communiste et anarchiste".
Internée à la prison Saint-Michel de Toulouse, puis à celle des Baumettes à Marseille, Mélanie Berger parvient à s’évader, avec l’aide extérieure de ses amis résistants, après deux ans de détention ; ce qui lui vaudra une nouvelle condamnation par contumace, à six mois de prison pour évasion, par le tribunal de Marseille.
Mélanie Berger livre le récit de sa détention : "Nous sommes transférées de Toulouse à Marseille, à la prison des Baumettes. A la différence des bâtiments délabrés de Saint-Michel, ceux des Baumettes sont neufs. Nous sommes entassées à quatre dans une cellule pour une personne, munie, de chaque côté, de deux châlits superposés. Nous avons obtenu, en protestant, la possibilité de recevoir, une fois par mois, du linge propre et quelques colis. Comme je n'ai pas de famille, c'est la Résistance qui me les fait parvenir. Je n'ai connu qu'après la guerre la personne qui s'en occupait. C'est en cellule, avec mes compagnes, que j'ai appris le français. Je suis condamnée aux travaux forcés mais je n'ai pas de travail. Nous avons fait une grève de la faim pour disposer d'un crayon et de papier et pouvoir écrire à quelqu'un."
Incarcerated in the Saint-Michel prison of Toulouse, then in the Baumettes prison of Marseille, Mélanie Berger succeeded in escaping, with the help of other outside Resistance members, after two years of imprisonment: this led to a new conviction in absentia of six months in prison for escaping by the Marseille tribunal.
Robert Mencherini (sous la direction de), Etrangers antifascistes à Marseille, 1940-1944, Ed. Gaussen, Marseille, 2014.
Traduction : Gabrielle Ciceri
Contexte historique
Mélanie Berger est née le 8 octobre 1921 à Vienne (Autriche). Influencée très jeune par les idées antifascistes qui animent le quartier ouvrier où elle vit, Mélanie Berger devient militante des partis d’opposition autrichiens.
Menacée d’arrestation après l’Anschluss (annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie, en 1938), elle doit – à l’âge de 16 ans – quitter clandestinement son pays et se réfugier d’abord en Belgique, puis en France, avec un groupe de ses amis.
Après la défaite française de 1940, Mélanie Berger diffuse des tracts destinés à saper le moral des soldats de la Wehrmacht. Arrêtée par la police française à Montauban, le 26 janvier 1942, elle est traduite devant le tribunal militaire permanent, puis devant la section spéciale de Toulouse qui la condamne, le 18 décembre 1942, à quinze ans de travaux forcés et à vingt ans d’interdiction de séjour.
Internée à la prison Saint-Michel de Toulouse, puis à celle des Baumettes à Marseille, Mélanie Berger parvient à s’évader, avec l’aide extérieure de ses amis résistants, après deux ans de détention ; ce qui lui vaudra une nouvelle condamnation par contumace, à six mois de prison pour évasion, par le tribunal de Marseille.
Mélanie Berger continue son action résistante en France jusqu’à la Libération. Elle épouse par la suite le résistant Lucien Volle, chef, en Haute-Loire, du groupe armé Lafayette.
Mélanie Berger was born on October 8th 1921 in Vienna, Austria. Influenced from a young age by the anti-fascists ideas which abounded in her working-class neighborhood, Mélanie Berger became a militant of the Austrian Opposition Party.
Threatened with arrest after the Anschluss (the annexation of Austria by Nazi Germany in 1938), she had to – at the age of 16 – clandestinely leave her country to take refuge abroad in Belgium, then France with a group of her friends.
After France’s defeat in 1940, Mélanie Berber distributed pamphlets designed to undermine the moral of the Wehrmacht soldiers. Arrested by the French police in Montauban on January 26th 1942, she was brought before the permanent Military Court, and then the Toulouse special section, which sentenced her, on December 18th 1942, to five years of forced labor and twenty years of inadmissibility to the French territory.
Incarcerated at the Saint-Michel prison of Toulouse, then to the Baumettes prison in Marseille, Mélanie Berger succeeded in escaping, with the help of other outside Resistance members, after two years of imprisonment: this led to a new conviction in absentia of six months in prison for escaping by the Marseille tribunal.
Mélanie Berger continued her resistant efforts in France until the Liberation. Following that, she married another Resistance member, Lucien Volle, the head of the military group Lafayette in Haute-Loire.
Robert Mencherini
Traduction : Gabrielle Ciceri