La mine de Meyreuil
Légende :
Après la Libération, la plupart des travailleurs espagnols continuent à travailler à la mine de Meyreuil, nationalisée en 1946
After the Liberation, the majority of Spanish workers continued to work in the Meyreuil mine, which was nationalized in 1946
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Béatrice Serrano Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : Sans date
Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Meyreuil
Analyse média
La plupart de ces travailleurs étrangers découvrent, avec appréhension, le monde souterrain. Après une descente de 600 mètres avec la cage, c’est le pic et la pelle. Le fond est une véritable tour de Babel où se croisent Arméniens, Italiens, Polonais, Tchèques, etc.
Après novembre 1942, la présence allemande rend les choses plus compliquées. C’est le jeu du chat et de la souris : mieux vaut esquiver les Allemands. Même si la production minière leur est nécessaire, ils multiplient les pressions pour les envois de main-d’œuvre outre-Rhin. Le dur travail des mineurs les protège un peu. Si un juif travaille avec eux, pas question de le laisser se faire piéger. Puis, il arrive que la production soit réduite par des moyens variés : les ennuis mécaniques à répétition sont difficiles à réparer.
Robert Mencherini (sous la direction de), Etrangers antifascistes à Marseille, 1940-1944, Ed. Gaussen, Marseille, 2014.
Contexte historique
Le 6e groupe, basé à Meyreuil, est créé en décembre 1940 sous le commandement de de Robert Dellinger, représentant le commissariat à la lutte contre le chômage. Il comprend essentiellement des Espagnols, d'où son appellation courante de "96e groupe de travailleurs espagnols". On y trouve aussi d'autres étrangers. Ces Espagnols proviennent de différentes compagnies (6e, 7e, 17e) et, hormis quelques Asturiens, ils ne connaissent pas le travail auquel ils sont destinés. En effet, le 6e groupe est dédié à la mine, avec, comme employeur, la société des Charbonnages du Midi. Le GTE de Meyreuil, avec 296 hommes en 1942, est le plus important des 17 GTE miniers de la zone Sud. Meyreuil compte alors plus d’un millier d’habitants et, déjà, de nombreux étrangers.
Le 6e GTE de Meyreuil est dissous le 31 décembre 1944 et les travailleurs étrangers deviennent alors des travailleurs libres. Cependant, après la Libération de la France, la dictature de Franco qui subsiste en Espagne ne permet pas aux travailleurs du 6e GTE de retourner chez eux. Ils continuent à travailler à la mine et font souche à Meyreuil.
After the Liberation of France, Franco, still the dictator in Spain, refused to allow the 6th GTE Spanish workers to return to their homes. Therefore, they continued to work in the mine and struggle to integrate in Meyreuil.
Robert Mencherini (sous la direction de), Etrangers antifascistes à Marseille, 1940-1944, Ed. Gaussen, Marseille, 2014.
Traduction : Gabrielle Ciceri