Julien Roche
Légende :
Julien Roche, frère jumeau de Marius, qui porta la gerbe de fleur en forme de Croix de Lorraine lors du défilé d'Oyonnax, le 11 novembre 1943
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © maquisdelain.org Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : Sans date
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain
Contexte historique
Les frères jumeaux Julien et Marius Roche sont nés en 1921 à Bourg-en-Bresse. Ils sont élevés, avec leur sœur, par leur mère veuve de la guerre 1914 - 1918. Ils habitent Bourg-en-Bresse et sont dessinateurs aux Ponts-et-Chaussées. Au moment de l'instauration du STO (Service du travail obligatoire) dont ils sont dispensés pour raison familiale, ils décident néanmoins de résister et Paul Pioda leur conseille de rejoindre la Haute-Savoie où se rassemblent des réfractaires, mais ils trouvent une autre solution.
Dans le même temps, avec un ami, Charles Faivre, ils rencontrent Pierre Marcault, "Marco", réfugié à Villereversure, qui les conduit dans les bois de "l'Avocat", près d'Izenave, au-dessus de Cerdon : ce premier abri de fortune est baptisé : camp Bir-Hakeim, en hommage à un cousin des frères Roche mort à ce combat. Au début de juin 1943, le groupe de "l'Avocat" s'étoffe de bûcherons réfractaires au STO.
"Coco" Juhem de Corlier les met en contact avec le capitaine Henri Petit qui a entrepris une tâche d'organisation des premiers maquis. A la mi-juin, les frères Roche et leurs camarades sont au camp de la Ferme des Gorges, à Montgriffon, sous la direction de Mauro Martin, sous-lieutenant d'active. Pierre Marcault les rejoint pour commencer l'instruction de ces premières recrues. Le 15 juillet, Julien Roche est nommé chef de section à Termant.
Après un bref séjour au camp Verduraz, les frères Roche sont envoyés avec "Marco" par "Romans" au camp du Gros Turc, sur le plateau de Retord, pour participer à son encadrement ; mais ce camp doit être évacué devant la menace des GMR (Groupes mobiles de réserve). Le 12 août, quand "Marco" prend le commandement du camp de Morez, il emploie les frères Roche à l'instruction. En septembre, les frères Roche participent au coup de main sur le chantier de jeunesse d'Artemare. Le 1er novembre 1943, Julien Roche présente sa section aux membres de l'état-major régional et au capitaine Heslop, "Xavier", de la Mission interalliée.
Le 11 novembre 1943, à Oyonnax, au cours du défilé historique, Julien Roche porte au monument aux morts la gerbe en forme de croix de Lorraine avec l'inscription : "Les vainqueurs de demain à ceux de 14 - 18". A la mi-décembre, les frères Roche sont nommés au Poste de commandement départemental de "Romans", près de Brénod. Quelques jours plus tard, celui-ci se rend en Haute-Savoie pour réorganiser les maquis, désignant le capitaine Henri Girousse, "Chabot", pour assurer l'intérim dans l'Ain.
Le 8 février 1944, au cours de l'opération Korporal lors de l'attaque allemande contre le PC (Poste de commandement) départemental à la Ferme de la Montagne (Abergement-de-Varey), Julien Roche meurt les armes à la main en protégeant le repli de ses camarades qui tentent une sortie sous le feu croisé des armes automatiques. Sur les 22 maquisards, dix sont tués ce jour-là. Marius Roche, rescapé, est gravement traumatisé par la disparition de son frère.
Jean Léty, "Roche Julien (1921-1944)", in DVD-ROM La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura, AERI, 2013.