Analyse média

Depuis 1945, peu de monuments aux morts ont été édifiés ou profondément modifiés dans leur aspect. C’est en cela que celui de Malataverne et ceux de Saint-Barthélémy-de-Vals, de Saint-Marcel-lès-Valence sont intéressants à étudier. Le nouveau monument aux morts de Malataverne se situe sur la place, au cœur du village.

Sa structure diffère beaucoup de celle du premier monument édifié dans le cimetière de la commune.

Elle est constituée de trois parties : un mur ajouré, une sphère, un cône aplati sur lequel repose la sphère. Cette dernière et le cône sont taillés dans une roche cristalline, sombre, par opposition au mur blanc.

Une plaque scellée sur le mur porte le nom des morts et la date de leur décès. Les dates extrêmes des deux conflits mondiaux ne sont pas précisées. Un mort en 1961 rappelle la guerre d’Algérie. Volontairement, les réalisateurs du monument ont ignoré les dates des conflits, alors qu’elles sont inscrites sur le monument du cimetière (où l'on peut remarquer une faute d'orthographe sur la dédicace : mémmoire). Sur la partie droite du mur est rappelé le souvenir du lieutenant-colonel Guy Fanneau de La Horie, pilote du groupe de chasse Navarre, abattu par la flak le 25 août 1944 lors de ce que l’on dénomme la bataille de Montélimar.

Contexte historique

Le nouveau monument de Malataverne, par ses éléments constitutifs et par ses inscriptions, témoigne d’une approche nouvelle de la mémoire. On veut commémorer le souvenir de tous les morts des différents conflits du XXe siècle, sans distinction de qualité et de sexe. Soldats, Résistants, otages, personne étrangère à Malataverne (le pilote) sont honorés. Devant ce qui est sensé représenter un vestige de mur antique (le passé) sur lequel figure la mémoire des personnes disparues, un globe terrestre s’extrayant de la tombe, les créateurs du monument, la communauté villageoise, Yves Beuffre, architecte DPLG, ont voulu délivrer un message de paix et d’espoir pour l’humanité.

Le monument a été inauguré le 24 janvier 1987 en présence d’Yves Galland, ministre des Collectivités locales, du préfet de la Drôme Gérard Lefèbvre, d'Émile Lerat, maire de la commune, de députés et des autorités locales. Deux détachements militaires rendaient les honneurs. À la fin de la cérémonie, cinq militaires ou anciens militaires ont été décorés.