Lucien Bonnet, dit Dunoir
Légende :
Lucien Bonnet, "Dunoir", responsable régional maquis, vient dans l'Ain le 14 juillet et le 11 novembre 1943, où il fait partie des quatre officiels au cours du défilé d'Oyonnax, le 11 novembre 1943
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Collection privée Marie-Claude Bonnet Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : Sans date
Lieu : France
Contexte historique
Lucien Alexandre Emile Bonnet, fils de M. Bonnet et de Mme Croutier, naît à Béziers le 15 mars 1910. Il entreprend des études de droit et soutient sa thèse le 14 mars 1934. Il exercera par la suite la profession d'avocat à la cour d'appel de Montpellier.
Il est mobilisé le 24 août 1939 et reçoit une blessure à la face en mai 1940.
L'activité résistante de ce jeune intellectuel lyonnais débute dans un groupe proche des francs-maçons qui fonde le journal le Coq enchaîné ; puis Lucien Bonnet entre dans le mouvement Libération. Il est de ceux qui établissent le contact avec le chef du service britannique SOE (Special Operations Executive), Maurice Buckmaster, avant le parachutage de Blyes, le 28 mai 1942.
Lucien Bonnet, "Dunoir", entre à l'Etat-major régional de la R1 à Lyon ; il devient sous-chef régional pour les maquis, chargé de mission pour l'Ain, le Jura, la Haute-Savoie, l'Isère, la Drôme. C'est lui qui présente le capitaine de réserve Henri Petit, futur "Romans", au chef départemental Bob Fornier qui cumule alors les commandements de l'AS (Armée secrète) et des premiers maquis de l'Ain. A Lyon, le 24 mai 1943, Lucien Bonnet figure dans le groupe franc qui fait évader de l'Antiquaille les treize compagnons de Raymond Aubrac, dont Serge Ravanel.
Dans l'Ain, le 14 juillet 1943, au camp de Termant, Lucien Bonnet informe l'assistance que désormais l'organisation du capitaine "Romans" appartient à l'Armée secrète et que la subsistance des camps va être en partie assurée. Le lendemain, une première somme de 15 000 francs est versée. Ce même jour, on peut le voir photographié aux côtés de Marius Chavant devant le monument aux morts de Montgriffon.
Le 11 novembre 1943, le lieutenant "Dunoir" participe au défilé d'Oyonnax, en tête du cortège, aux côtés des officiers Henri Petit "Romans", Charles Mohler "Duvernois" et Henri Jaboulay "Belleroche". Le soir même, les trois officiers lyonnais apprennent par la radio de Londres qu'une fausse édition du journal Le Soir a été diffusée dans toute la Belgique. Ils décident de s'inspirer de cette initiative pour rédiger une fausse édition du Nouvelliste, journal vichyste lyonnais : elle va évoquer largement le défilé d'Oyonnax, être tirée à 25 000 exemplaires et distribuée le 31 décembre 1943 à Lyon.
Après l'arrestation de Charles Mohler, Lucien Bonnet, son adjoint, prend la direction des groupes francs des MUR (Mouvements unis de Résistance). Mais il est arrêté lui aussi le 9 mars 1944 par la Gestapo, à la suite d'une dénonciation.
Au soir du 16 juin 1944, Lucien Bonnet est emmené avec 29 autres détenus de Montluc, sans bagages, à Saint-Didier-de-Formans, dans l'Ain, pour y être exécuté. Au dernier moment, il tente de s'échapper, mais, comme ses camarades, il est abattu dans sa course.
La mention "mort pour la France" lui a été concédée.
Collectif, in DVD-ROM La Résistance dans l'Ain et le Haut-Jura, AERI, 2013
Informations transmises par l'Association des Rescapés de Montluc.