Contexte historique

Issu d'une famille très attachée aux valeurs de la démocratie et à la laïcité - ses parents, retraités dans le secteur de Granges et Bombois, critiquent ouvertement le pouvoir - "Gaby" se consacre très tôt à la lutte contre le nazisme. De retour dans son foyer après la campagne de 1940, il refuse la défaite et contacte des syndicalistes et militants de gauche qui "veulent faire quelque chose" mais sans grand succès. Il débute dans la Résistance par la diffusion de tracts et journaux de contre-propagande en relation avec d'autres pionniers de la Résistance dans l'Ain et à Oyonnax comme par exemple les familles Démia, Pioda, Fornier, Charvet, Moirod ou encore Elie Deschamps, "Ravignan", futur chef du groupement Ouest et Jean-Louis Cagnin, militant syndicaliste.

Gabriel Jeanjacquot devient en 1942 le chef de l'AS (Armée Secrète) du secteur Cristal 6 (C6) d'Oyonnax. Epoux de Louise Moirod qui le soutient dans toute son action de résistant, il est aussi le beau-frère de Jean Moirod et de Jeanne Moirod, futurs agents de liaison d'Henri Romans-Petit et de Noël Perrotot, "Montréal" ; ses propres parents ont à de multiples reprises hébergé des résistants de passage et c'est une ferme leur appartenant qui accueille le camp de Granges. Son frère Pierre est lui aussi très impliqué dans la Résistance.

C'est chez lui, au 10 de la rue de la Paix, à Oyonnax, que se monte et s'organise l'essentiel du défilé du 11 novembre 1943 à Oyonnax : après avoir donné son "feu vert" en sa qualité de chef de secteur ; il fait reconnaître le 10 novembre le parcours à Pierre Chassé, "Ludo", qui marchera en tête ; c'est aussi à "Gaby" qu'échoit la responsabilité d'assurer la protection des participants au défilé...

Pendant les opérations allemandes de février 1944, il prend en charge deux unités du camp de Granges. Pendant les opérations de printemps contre les maquis de l'Ain et du Haut Jura, il a pour mission de harceler les troupes allemandes et d'établir des barrages pour les retarder. Il poursuit son action en contribuant à assister et ravitailler les maquis de son secteur.

Après la dénonciation de ses parents à la Kommandantur par une lettre interceptée par le NAP-PTT (Noyautage des PTT) de Lyon, Gaby est nommé par "Romans" adjoint de Noël Perrotot. Il est alors de presque toutes les opérations du groupement Nord qui compte en juillet plus de 3 000 hommes. Il reste aux côtés de "Montréal" jusqu'à la fin d'octobre 1944 puis il réintègre la vie civile.

Jusqu'à sa mort en 1993, il œuvre à l'entretien de la mémoire de la Résistance.