Plaque en hommage au poète et journaliste André Chennevière
Légende :
Plaque en hommage au poète et journaliste André Chennevière, située 148, rue du Faubourg Saint-Martin, Paris Xe
Genre : Image
Type : Plaque
Source : © Wikimedia Commons Libre de droits
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur.
Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris
Contexte historique
André Chennevière était le fils de Léon Debille dit Georges Chennevière et de Charlotte Clarisse Larrieu. Son nom ne peut être séparé de celui de son père auquel l’attachait une grande admiration. Tout enfant, André fut marqué par le départ de son père à la guerre, en 1914. Après la guerre, il suivit les cours de l’École du Vieux Colombier où son père avait été chargé par Jacques Copeau de l’éducation poétique et littéraire des élèves. André Chennevière fut donc familier des conceptions poétiques contenues dans le Traité de versification de Georges Chennevière et Jules Romains. En 1925, André Chennevière hésitait entre plusieurs voies : le théâtre, la peinture, la littérature l’attiraient. Il fréquenta des ateliers de peintres, comme celui de Valmier, peignit, fit des bois gravés. La mort de son père, en 1927, le marqua profondément. Il commença à écrire, notamment des poèmes à la sensibilité proche de celle de son père. Vers 1928-1929 sa vocation littéraire s’affirmait. Il se maria en 1931 avec Suzanne Montigny qu’il avait rencontrée à l’automne 1927 dans un groupe de théâtre d’amateurs, « La Phalange artistique », et qui avait joué en 1925 le rôle de Liluli dans la pièce de Romain Rolland. Après son service militaire, André Chennevière qui lisait et écrivait bien l’anglais (il l’avait appris lorsqu’il était élève à l’École du Vieux Colombier), partit avec sa femme pour les États-Unis. De ses années américaines (1930-1931) datent les images qui allaient inspirer les poèmes sur New York, et la familiarisation avec la littérature américaine contemporaine. Rentré en France, André Chennevière commença à traduire des œuvres en prose publiées dans des revues comme New Masses. Ces traductions parurent dans l’Humanité, dans Europe, dans Regards. Il adhéra au Parti communiste. Dès ses débuts, il fit partie de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires ; il y fut un des fondateurs du groupe « Travail », collectif de théâtre. En 1937, il entrait à l’Humanité comme rédacteur ; il fut presque tout de suite chargé de la page « Les Lettres et les Arts » (page qui s’intitula en 1939 « Les droits de l’intelligence »). Il donna dans ces pages durant l’année 1938, en prélude à la préparation du 150e anniversaire de la Révolution française, une suite d’articles sur « le XVIIIe siècle, siècle de la Révolution ». Il y étudiait la philosophie des Lumières et le mouvement des idées qui avaient précédé 1789.
En 1939 il fut mobilisé et servit comme agent de liaison dans la mission militaire française près de l’armée britannique. Le 20 juin 1940, il fut légèrement blessé, lors du bombardement de Rennes, au moment de l’évacuation de l’unité anglaise à laquelle il était rattaché. Démobilisé au sud de la Loire, il rentra à Paris. André et Suzanne Chennevière vécurent l’Occupation dans de difficiles conditions matérielles et morales. André Chennevière enseignait le français dans un centre d’apprentissage. Ce centre, situé 31-35 avenue Ledru-Rollin est devenu le Centre d’enseignement technique Chennevière-Malézieux du nom d’André Chennevière et de Louis Malézieux, tous deux professeurs au Centre et tués lors de la Libération de Paris ; une plaque, visible seulement à l’intérieur du Centre, commémore leur sacrifice. Il participa à la Résistance, essentiellement en militant dans un groupe où se trouvait aussi Henry Appia (sous les ordres de Vettier) qui travaillait au noyautage des administrations (NAP) ; il fit également partie d’un groupe de journalistes visant à occuper l’Agence Havas à la Libération. Il participa à l’insurrection parisienne des 19 et 20 août 1944 et fut abattu par un soldat allemand devant la gare de l’Est, le 20 août 1944.
Ses camarades journalistes ont fait, par la suite, apposer une plaque pour commémorer son souvenir ; cette plaque se trouve sur le mur de l’ancien hôpital Vuillemin, au niveau de la gare de l’Est, à l’endroit où André Chennevière est tombé. Ses poèmes écrits pendant l’Occupation, comme « Solitude interdite », ont été réunis par les éditions Corrêa, en 1945. André Chennevière repose au cimetière de Saint-Ouen, à côté de son père Georges Chennevière.
Nicole Racine pour le Maitron en ligne
SOURCES : « Note de l’éditeur », en tête du recueil des poèmes paru chez Corrêa en 1945. — Entretien avec Suzanne Chennevière, mars 1978. — RGASPI, 495 270 4294, dossier du Komintern au nom de Suzanne Debille (Chennevière).