Paulette Lafosse devant sa machine à coudre
Légende :
Paulette Lafosse est piqueuse en chaussures.
Genre : Image
Type : Photo
Producteur : Inconnu
Source : © Collection Paulette Lafosse Droits réservés
Détails techniques :
Photographie argentique noir et blanc, 6 x 9 cm.
Date document : Sans date
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Romans-sur-Isère
Analyse média
Romans est le siège d’une quasi mono-industrie, celle de la chaussure. Les usines emploient une proportion importante de femmes importantes dans les ateliers de piquage, finition, emballages notamment.
Paulette Lafosse, née en 1920, est une jeune ouvrière. Elle est en train de piquer des tiges à l’aide d’une machine à coudre de marque Singer. La machine est actionnée avec les pieds agissant sur une pédale. Le travail est éclairé par une petite lampe.
Auteurs : Jean Sauvageon
Sources : Collection Paulette Lafosse.
Contexte historique
Paulette Lafosse a adhéré au syndicat CGT en 1936. Elle avait 16 ans. Elle est restée fidèle à ses options de départ et n’a pas suivi les responsables qui ont adhéré à la Charte du Travail.
Lors d’une interview, le 5 février 1998, elle disait :
« Pendant la guerre, le syndicat était un peu mort puisqu’il n’existait plus. On avait formé une espèce de syndicat bidon.
Et là, plus tard, je me suis engagée, avec ma sœur, dans la résistance au travail… dans les entreprises… avant d’aller complètement dans la Résistance. C’était une période qui était extrêmement difficile […] On a, plusieurs fois, essayé de mobiliser les travailleurs. C’est arrivé d’ailleurs. Je me souviens très bien, je participais à la manifestation au passage à niveau à Romans, pour arrêter un train qui partait pour le STO (Service du travail obligatoire) [le 10 mars 1943].
Je me souviens, c’était curieux. On faisait des affiches, on les faisait à la main… C’était de petites étiquettes où on expliquait ce qui se passait, un peu… en quelques mots écrits à la main. Et on les collait dans l’entreprise sur des caisses où il y avait du travail dedans. J’avais une amie à qui on en avait donné… Elle allait tellement vite qu’elle les collait toutes à l’envers, c’était pas très grave.
Mais c’était une période extrêmement compliquée. Et nous, nous n’avons pas eu ce qui s’est passé chez Mossant, Unic ou Sirius où les Allemands sont venus plus tard [20, 21 et 30 septembre 1943] et ont déporté un certain nombre de travailleurs qui malheureusement ne sont pas revenus… ».
Auteurs : Jean Sauvageon Sources : ACCÉS. Dir. J. Sauvageon. Les Romanais, Romans et la chaussure. Paroles de bouifs. Éditions Peuple libre & Notre Temps. 2001.