Plaque à la mémoire de trois résistantes mortes pour la France

Légende :

Plaque à la mémoire de trois résistantes déportées et gazées : Marie-Louise Honnet et les deux soeurs Germaine et Madeleine Tambour, située 38, avenue de Suffren, Paris XVe

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 2003

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

En 1942, recruté par le SOE, Francis Suttill est envoyé en mission en région parisienne pour y établir le réseau Physician (Prosper) destiné à remplacer le réseau Lucas-Autogiro qui a été démantelé. Pour cela il doit s'appuyer sur les agents de la région parisienne du réseau Carte. Dans la nuit du 24 au 25 septembre 1942, Andrée Borrel (Denise) est parachutée en France pour préparer l'arrivée du major Suttill qui arrive à son tour dans la nuit du 1er au 2 octobre près de La Ferté-sous-Jouarre. Arrivé à Paris, Suttill retrouve Andrée Borrel dans un café de la rue Caumartin. Un opérateur radio, Gilbert Norman ("Archambaud"), est parachuté dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1942, suivi d'un second opérateur, Jack Agazarian ("Marcel"), le mois suivant. La première tâche de l'équipe est de recruter des agents en se servant du fichier du réseau Carte. Ainsi, à son arrivée en France, Andrée Borrel doit contacter Madeleine et Germaine Tambour qui ont travaillé pour ce réseau ; Madeleine a été la secrétaire d'André Girard, fondateur de Carte. Le rôle essentiel des soeurs Tambour est de mettre leur appartement du 38 avenue de Suffren à la disposition de tous ceux qui avaient besoin d'un relais ou d'un refuge. Leur domicile sert également de boîte aux lettres. 

"Prosper", "Archambaud" et "Denise" installent leur PC à Paris, rue Pergolèse, mais se réunissent assez fréquemment à l'école nationale d'agriculture de Grignon, avec l'accord du directeur Eugène Vandervynckt. Gilbert Norman émet ses messages à destination de Londres depuis les serres de l'école. L'appartement des époux Laurent situé 75 du boulevard Lannes sert de planque à Norman et quelques fois à Andrée Borrel.
En décembre 1942, Francis Suttill rencontre Armel Guerne au Hot club de France à Montmartre. Celui-ci devient son adjoint au sein du réseau et prend la responsabilité de la région parisienne sous le pseudonyme de Gaspard. 
Le 22 avril 1943, Germaine et Madeleine Tambour sont arrêtées par l'Abwehr. Suttill essaie d'obtenir leur libération sans succès.
Après un séjour à Fresnes, les soeurs Tambour furent déportées à Ravensbrück où Germaine fut gazée le 2 mars 1945 et Madeleine deux jours plus tard.



Auteur : Fabrice Bourrée
Sources et bibliographie :
Archives du Bureau Résistance, dossier d'homologation du réseau Prosper.
EH Cookridge, Mettez l'Europe à feu. Organisation et action du SOE en Europe occidentale (1940-1945), Paris, Fayard, 1968.
E. G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the Resistance during world war II. 
John Vader, Nous n'avons pas joué, Lectoure, Le Capucin, 2002.
Richard Seiler, La tragédie du réseau Prosper, Paris, Flammarion, 2003.
Dimitri Vicheney, " Une page de la Résistance dans le 15e arrondissement. Les réseaux du SOE " in Vaugirard-Grenelle, bulletin de la société historique et archéologique du 15e arrondissement de Paris, n°18, automne 2001.
Entretien de l'auteur avec Francis Suttill, fils de Francis Suttill, juin 2003.
Documents fournis par Francis Suttill, fils de Francis Suttill, 2006-2007.