Plaque en hommage à Pierre Rebière, dit "Colonel Lucas"
Légende :
Plaque en hommage à Pierre Rebière, dit "Colonel Lucas", dirigeant des FTPF, commissaire des Brigades internationales en Espagne, membre du comité central du PCF, fusillé au Mont Valérien en octobre 1942, située 59, rue Chardon-Lagache, Paris XVIe
Genre : Image
Type : Plaque
Source : © Wikimedia Commons Libre de droits
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur.
Date document : 2010
Lieu : France - Ile-de-France - Paris
Contexte historique
Fils d'un maréchal-ferrant, né le 20 février 1909 à Villac (Dordogne), Pierre Rebière apprend le métier de son père après son certificat d'études en 1921. En 1928, il devient à Tours, au terme de son Tour de France, Compagnon maréchal-ferrant du Devoir.
Après le décès de son père, il quitte son village et gagne Bordeaux (chez sa soeur aînée) puis Paris. Il y fait plusieurs métiers plus ou moins en rapport avec sa formation : chez Citroën, chez Renault, chez des forgerons, et même comme garçon de café... le tout entrecoupé de périodes de chômage.
En 1934, chez Renault, il adhère au parti communiste de l'usine et perd son emploi à la fin de l'année. Il habite une chambre de bonne près du boulevard Exelmans (Paris XVIe), milite et connaît de près les heurts avec l'extrême droite. Il anime un comité de chômeurs dans cet arrondissement et, en 1935, est appréhendé par la police alors qu'il colle des affiches de l'Union des comités de chômeurs de la région parisienne. En 1936, après la victoire du Front populaire en France, le putsch franquiste contre le Frente Popular d'Espagne entraîne à la fois l'intervention directe de Hitler et Mussolini aux côtés de Franco et la non-intervention des démocraties occidentales.
La IIIe Internationale délègue trois hommes en octobre pour négocier l'envoi de volontaires du monde entier aux côtés de la République. Avec Luigi Longo et le Polonais Wizniewsky, Pierre Rebière fait partie du trio reçu par le ministre espagnol Martinez Barrio. Aussitôt, il s'engage dans la XIe Brigade internationale, comme commissaire politique du bataillon "Commune de Paris".
En février 1937, grièvement blessé à la bataille du Jarama, Pierre Rebière est rapatrié en France où il organise l'aide à l'Espagne et participe à la création de l'AVER (siège social 33 rue Poliveau, dans le Ve arrondissement, chez lui...). Fin 1937, au congrès d'Arles du PCF, il est élu suppléant au comité central.
En 1929 et 1930, il effectue son service militaire au 107e RI d'Angoulême. Mobilisé en septembre 1939, Pierre Rebière est affecté au 222e régiment régional de travailleurs et, lors de l'offensive éclair allemande du printemps 1940, sauve de l'encerclement son unité, désertée par son encadrement.
Le 19 juin 1940, il est démobilisé à Brive et gagne immédiatement Paris. En novembre 1940, il entraîne (comme de nombreux anciens d'Espagne), les groupes qui vont devenir l'OS (Organisation spéciale) mise en place pour protéger les militants, pour récupérer des armes, repérer des sites à saboter, recruter des effectifs, etc. Membre du comité militaire national de l'Organisation spéciale dès leur création, il abat à Bordeaux (ville où il a séjourné) un officier allemand, avec l'aide de deux républicains espagnols (22 octobre 1941, deux jours après l'attentat de Nantes opéré par un autre groupe venu de Paris).
Chargé de l'OS pour tout le Sud-Ouest (de Paris à Bayonne, via Tours, Angers et même Dijon...), Pierre Rebière est arrêté le 15 décembre 1941 à Paris par les Brigades spéciales. Torturé vainement, il est remis aux Allemands le 10 janvier 1942. Emprisonné à la Santé, il échoue dans une tentative d'évasion. Entre la mi-août 1942 et le 9 septembre 1942, il comparaît avec 32 autres accusés devant la Cour Martiale Allemande.
Condamné à mort, il est fusillé au stand de tir d'Issy-les-Moulineaux ("Balard") le 5 octobre 1942. Il avait 33 ans et laisse un fils de quatre ans et demi.
Depuis 1955, une rue de Paris du XVIIe arrondissement porte son nom, une plaque est apposée depuis 1949 au 59 rue Chardon Lagache dans le XVIe, où il vécut quelque temps entre les deux guerres. Chevalier de la légion d'Honneur à titre posthume et croix de guerre avec palme (1947), il a été homologué lieutenant-colonel FFI.
Sources et bibliographie :
Renseignements communiqués par son fils, Pierre Rebière.
Notice de Pierre Rebière in DBMOF (version CD-ROM, Editions de l'Atelier, 1997).