Brochure en mémoire d’André Cotte

Légende :

Résistant, André Cotte a notamment été adjoint d’André Vincent-Beaume au Deuxième Bureau du Vercors.

Genre : Image

Type : Brochure

Producteur : Inconnu

Source : © Archives Fédération de l’Éducation Nationale (FEN) Droits réservés

Détails techniques :

La brochure de 16 x 24 cm, imprimée sur fond blanc, compte 8 pages. Il s’agit ici de la 1er page avec une photo d’André Cotte de 4,5 x 5 cm.

Date document : 1967

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Chatuzange-le-Goubet

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Analyse média

André Cotte est décédé en 1967, à 57 ans. Enseignant, il militait activement à la Fédération de l’Éducation Nationale (FEN) et au Parti Communiste auquel il avait adhéré après la Libération. Lors de ses obsèques, le 10 mai 1967, au cimetière de Pizançon, sur la commune de Chatuzange-le-Goubet, près de Bourg-de-Péage, plusieurs allocutions ont été prononcées.

Après son décès, la section de la Drôme de la FEN a publié une petite brochure rassemblant les textes de ces allocutions, celle d’André Vincent-Beaume au nom des Pionniers du Vercors, de Pierre Massebœuf, secrétaire académique du SNES, au nom de la Fédération de l’Éducation Nationale, de M. Lévy, directeur du Lycée Technique de Romans, du docteur Delaye, maire de Saint-Vallier-sur-Rhône et de Maurice Faure, secrétaire de la section de Romans du PCF auquel André Cotte avait adhéré après la Libération.

La brochure compte 8 pages. La première montre une photo d’André Cotte de 4,5 x 5 cm. Il y apparaît légèrement souriant, vêtu avec élégance comme il était toujours.


Auteurs : Jean Sauvageon
Sources : Brochure publiée par la section de la Drôme de la FEN.

Contexte historique

André Cotte, né en 1910, est entré à l’École Normale d’Instituteurs de Valence. Il est nommé instituteur en 1928. Il est mobilisé en 1939 comme officier d’artillerie. Démobilisé en août 1940, il reprend ses fonctions d’enseignant. Il rejoint la Résistance en juillet 1943. À la Libération, il reprend son travail d’éducateur tout en préparant une licence d’histoire et de géographie. Il enseigne d’abord au Lycée Technique de Romans-sur-Isère. Il est nommé principal du collège de Saint-Vallier à la rentrée scolaire de 1966. Il décède brutalement peu de temps après, en mai 1967.

André Cotte faisait partie de ces enseignants formés à l’École Normale de Valence entre les deux guerres qui avaient gardé des liens très forts entre eux, militant dans leur syndicat et dans les partis de gauche. Ces contacts se sont maintenus et ont été très précieux dans la constitution des réseaux de la Résistance.

André Vincent-Beaume a été Chef du Deuxième Bureau du maquis du Vercors, il avait choisi André Cotte comme adjoint. C’est lui qui a évoqué le Résistant lors des obsèques d’André Cotte :

« Après l'Armistice de juin 1940, le lieutenant de réserve d'artillerie Cotte reprit ses fonctions civiles et vécut, comme beaucoup de Français, une longue période faite tantôt d'espoir, tantôt de crainte, au fur et à mesure que les événements militaires se déroulaient. Espoir de voir le nazisme écrasé, crainte lorsque les opérations étaient favorables à l'Allemagne. Cependant, sachant juger sainement, André Cotte fut de ceux chez qui l'espoir l'emporta sur la crainte et la résignation. Il fut un excellent propagandiste et il contribua à entretenir le moral et l'espoir chez les résistants quelque peu désemparés, voire même chez des militants.

Lorsqu'en juillet 1943, il apprit qu'on recherchait des officiers volontaires pour le Vercors, il vint offrir ses services.

En juin 1944, lors de l'affaire du Vercors, quand les différents services s'organisèrent, André Cotte fut nommé adjoint au chef du 2ème Bureau
[André Vincent-Beaume lui-même]. Grâce à son esprit méthodique et réfléchi, ainsi qu'à sa compréhension, André Cotte organisa remarquablement les services dont il eut à s'occuper et ils fonctionnèrent parfaitement.

Le 14 juillet 1944, lors de l'attaque aérienne de La Chapelle-en-Vercors, il fut des six qui restèrent dans le bourg pendant tout le bombardement. Légèrement blessé à la tête par un éclat, il n'abandonna pas son poste pour aller se faire panser. Le soir, il se dépensa sans compter pour lutter contre l'incendie. Sa belle conduite lui valut une citation et l'attribution de la croix de guerre.

Le 23 juillet, après l'ordre de dispersion, avec un groupe du 2ème Bureau, il se replia au bois de la Sapine, au-dessus de Saint-Laurent-en-Royans. Il vécut là une dizaine de jours terribles. Non seulement, il fallait échapper aux Allemands, mais ils eurent aussi à subir de dures épreuves physiques. Il fallait coucher à la belle étoile, il fallait souffrir de la faim, le ravitaillement n'arrivant qu'en quantité insuffisante et souvent pas du tout.
Après la libération de la région, André Cotte reprit son poste d'enseignant ».


Toutes les interventions lors de ses obsèques expriment ce qu’a été André Cotte, un militant inlassable présent dans toutes les luttes, un enseignant excellent sur lequel chacun peut compter, un chef d’établissement compétent, estimé, un défenseur acharné de l’école laïque.

Il était titulaire de la croix de guerre et de la croix du combattant volontaire.

Le collège de Saint-Vallier dont il a été le premier principal porte son nom.


Auteurs : Jean Sauvageon
Sources : Brochure publiée par la section de la Drôme de la FEN.