A la mémoire des résistants fusillés aux Pavillons-sous-Bois
Légende :
Monument à la mémoire des résistants fusillés le 13 août 1944 à Pavillons-sous-Bois. Il est situé Allée des Martyrs.
Genre : Image
Type : Monument
Producteur : Lucette Courcerand
Source : © Geneanet Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Lieu : France - Ile-de-France - Seine-Saint-Denis - Les Pavillons-sous-Bois
Contexte historique
Le 13 août 1944, à Gargan, quatre résistants ont été surpris dans une voiture chargée d’armes par des militaires allemands, membres d’une unité NSKK (unité de transport). Ils ont été fusillés sur le champ. Il s'agit de :
- Keusch Jean, né le 17 mars 1924 au Raincy, demeurant à Gagny
- Desjardins Léonard, né le 6 septembre 1924 à La Galle (Constantine), demeurant à Villemonble
- Richet Gabriel, né le 1er octobre 1920 à Paris, demeurant au Raincy
- Grandin Guy, né le 3 juillet 1924 à Paris, demeurant à Clichy-sous-Bois
Témoignage de Jules Gallice, restaurateur aux Pavillons-sous-Bois (29/11/1945) : "Le 13 août 1944, jour de marché à Chanzy, vers onze heures, il y a eu une manifestation occasionnée par suite d’un incident survenu le 12 août 1944 au passage à niveau de Gargan où un boucher a été tué par la Feldgendarmerie ne s’étant pas arrêté à leurs sommations. Au cours de cette manifestation, un soldat allemand a été désarmé et d’autres qui étaient venus en camion ont été attaqués. Ceux-ci ont riposté avec des grenades puis le calme a été rétabli. Vers treize heures, cette fois, d’importantes forces allemandes sont arrivées, place de la gare, à Gargan. Toutes les personnes sont rentrées chez elles, beaucoup ont été arrêtées et conduites à la gare de Gargan. Moi-même, j’ai été arrêté vers 14h ; nous étions environ 100 personnes. Vers 13h30, quatre jeunes gens ont été pris et amenés sur le marché désaffecté, boulevard Roy, où ils ont été immédiatement fusillés. Les renseignements que l’on a pu obtenir sont que ces quatre jeunes gens, montés dans une voiture chargée d’armes et conduite par un cinquième qui a disparu, auraient été trouvés avenue Victor Hugo aux Pavillons-sous-Bois."
Témoignage d'André Vannes, sous-lieutenant à la sécurité militaire dans l’armée hollandaise (24/12/1945) : "La manifestation du 13 août 1944 vers 11h au marché de Gargan a été provoquée par un organe du Front national à la suite d’un accident survenu la veille au passage à niveau de Gargan où un boucher, Hugues André, a été tué par la Feldgendarmerie, n’ayant pas obéi à leurs sommations alors qu’il se trouvait dans sa voiture. Le 13 août, je me trouvais dans la voiture traction avant du groupe de résistance M4 de Livry-Gargan, accompagné de Camille Nicolas, chef de ce groupe, et passant au marché, nous avons remarqué cette manifestation. Voyant qu’aucun groupe de protection ne couvrait cette manifestation, nous sommes revenus au PC du groupe et avons emmené une deuxième voiture avec des hommes armés et munis de brassards FFI. En arrivant à la gare de Gargan, la manifestation commençait à se disperser. Apercevant un Allemand, nous l’avons immédiatement désarmé et nous nous préparions à rentrer lorsque nous avons été attaqués par une voiture allemande de la NSKK. Quelques coups de feu ont été échangés et le calme est revenu après nous être repliés. J’ai appris le soir que quatre jeunes gens avaient été fusillés, trouvés porteurs d’armes à Gargan. Je suppose que ces derniers sont venus à notre secours ayant entendu les coups de feu échangés par nous et les Allemands."
Témoignage d'André Grandin, père de Guy fusillé le 13 août 1944 (6/01/1946) : "Vers 14h, mon fils, qui avec ses camarades, ramenait un chargement d’armes destiné à son groupe de résistance, ont été arrêtés, emmenés sur la place du marché de Gargan et fusillés immédiatement par les Allemands. J’ai appris que le chauffeur de leur voiture les avait fait descendre en leur faisant entendre qu’ils étaient arrivés. Une fois descendu, le chauffeur est reparti 200 mètres plus loin où il a conversé avec un Allemand. Aussitôt un groupe de soldats est venu à la rencontre de mon fils et de ses trois camarades, et les a arrêté pour les fusiller."
Selon divers témoignages et l’enquête du service de recherche des crimes de guerre, les Allemands avaient été prévenus de la présence de résistants armés à Gargan par un nommé Emile C., chauffagiste, demeurant à Livry-Gargan, ancien engagé volontaire dans la LVF et, au moment des faits, salarié de l’organisation Todt. Ce dernier a été arrêté à Nancy. Il a fait l’objet de plusieurs informations judiciaires pour ses activités pro-nazies et condamné le 22 juin 1946 par la cour de justice de Versailles à 10 ans de travaux forcés pour atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat.
Auteur : Fabrice Bourrée
Source : Archives départementales des Yvelines, 1604W9, archives du service de recherche des crimes de guerre, dossier 101608 "Meurtre de 4 Français à Gargan".