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Stèle à la mémoire de Georges Barral

Légende :

Stèle à la mémoire de Georges Barral, abattu le 15 juillet 1944 à Richarville (Essonne), située sur la D838 à 50 mètres sur la droite après l'embranchement vers le hameau de Bréau Saint-Lubin (Richarville) en direction de Dourdan.

Genre : Image

Type : Stèle

Producteur : Bruno Durand

Source : © Collection Bruno Durand (Société historique de Dourdan) Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique couleur

Date document : 4 avril 2014

Lieu : France - Ile-de-France - Essonne

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Analyse média

La plaque d'origine était fixée sur une ancienne borne kilométrique. Cette borne kilométrique couchée, qui se trouvait à quelques dizaines de mètres des lieux du drame, avait été redressée à la Libération pour pouvoir supporter une plaque commémorative. Elle était entourée d'un petit espace carré, borné de pavés et gravillonné qui était encore en bon état en 1971, et fut régulièrement fleurie d'un bouquet anonyme pendant de nombreuses années. Les décennies ont passé, la borne a été peu à peu oubliée dans ce lieu excentré. Le cadre de bois qui supportait la plaque a fini par se dégrader avec les intempéries ; celle-ci s'était fissurée en plusieurs morceaux. Un jour de l'automne 2003, elle tomba en morceaux. Bruno Durand, président de la société historique de Dourdan, les récupéra avant qu'ils ne disparaissent et en informa la mairie de Richarville. Récemment, une personne de la région a financé une nouvelle plaque, et la mairie de Richarville a pris la décision de la rembourser par la suite.


Bruno Durand, "Georges Barral, le résistant inconnu mort en 1944 à  Richarville" in Bulletin de la société historique de Dourdan en Hurepoix, n°66, décembre 2013.

Contexte historique

Georges Barral est né le 7 mars 1924 à Saint-Etienne. Arrivé à Paris en 1925, il suit les cours du collège Stanislas puis des lycées Montaigne et Louis-le-Grand. Durant l'exode, sa famille se réfugie à Tours puis à Angoulême et revient à Paris. 
En juillet 1943, Georges Barral, âgé de 19 ans, rejoint l'OCMJ (Organisation civile et militaire des jeunes) à Paris, vraisemblablement par l'intermédiaire de Pierre Alviset, qu'il avait dû fréquenter au lycée Louis-le-Grand. Il participe au service de propagande du mouvement, qui vient de créer le journal clandestin L'Avenir. En décembre, un mouvement spécial pour les étudiants est créé, avec son propore journal Essor. Georges Barral milite alors activement dans la section de propagande de ce journal clandestin. 
Fin 1943 - début 1944, Georges Barral est intégré au corps-franc Liberté dirigé par Philippe Wacrenier et rattaché au réseau de renseignements Vélite-Thermopyles. Il appartient au groupe de Jacques Neyrat, dans la section de Roland Girard, et au sein de la compagnie de Numa Fourès. L'organisation assure une préparation militaire pour ses membres : maniment d'armes, élaboration de zones de parachutages. 
Fin 1943, le corps-franc Liberté avait prévu de constituer une base en Sologne, qui servirait pour constituer un maquis, mener des opérations de guerilla et remonter rapidement à Paris pour participer à sa libération. La base solognote est constituée peu à peu par Raymond de Lassus Saint Geniès. L'accueil des groupes se situe au camp de base constitué par la ferme du By à La Ferté Saint-Aubin, et ils sont ensuite répartis dans d'autres lieux aux alentours. Le 6 juin 1944, Georges Barral quitte Paris pour la Sologne et atteint la ferme du By le lendemain dans la soirée. 
Le 10 juin, les Allemands attaquent la ferme et tuent trois résistants. Geniès, Georges Barral et leurs camarades avait réussit à quitter le camp à temps et à rejoindre celui de Saint-Viatre (Loir-et-Cher). Deux jours plus Tard, les hommes sont encerclés par les Allemands mais réussisent à prendre la fuite et se réfugient à la ferme de Favelle. Vers le 23 juin, le groupe Sudreau dont fait partie Georges Barral rejoint la section Girard. Barral est alors rattaché au groupe Joffrès.
Jusqu'au 14 juillet, le groupe mène plusieurs opérations contre des voitures ou des convois allemands. Dépourvu de liaisons, notamment avec le DMR, le groupe décide de regagner Paris pour y prendre des ordres. Le 15 juillet, à bord de trois véhicules, ils prennent la direction de la capitale, traversant Jargeau, Toury, Neuville-aux-Bois, Angerville, Authon-la-Plaine. 
Sur la route de Dourdan, un des véhicules est arrêté par une voiture allemande. Les autres véhicules s'arrêtent et les maquisards échangent des tirs avec les Allemands. Georges Barral est grièvement blessé et succombe à ses blessures. La voiture allemande quitte les lieux, certainement pour appeler du renfort. La Ford utilisée par les résistants ne démarre pas et les maquisards sont obligés de l'abandonner sur place avec le corps de Georges Barral. Les membres du groupe parviennent à rejoindre Etréchy et de là à prendre un train pour Paris. A la suite de l'affrontement, les Allemands investissent les lieux. Ils découvrent le corps de Georges Barral et le remettent au personnel de l'hôpital d'Etampes avec l'ordre de l'enterrer "dans un trou, hors du cimetière". Le personnel de l'hôpital s'est alors cotisé pour lui offrir une sépulture décente, à l'écart, mais dans le cimetière, avec une croix et une plaque "Inconnu - 15 juillet 1944". Après la libération, Georges Barral a été inhumé dans le cimetière du village natal de ses parents à Saint Aubin d'Ecrosville (Eure) où il repose toujours.


Bruno Durand, "Georges Barral, le résistant inconnu mort en 1944 à  Richarville" in Bulletin de la société historique de Dourdan en Hurepoix, n°66, décembre 2013.