Stèle à la mémoire du capitaine Roland Deplanque

Légende :

Stèle érigée à la mémoire du capitaine Roland Deplanque, du groupe Lissac-Deplanque de Maisons-Alfort, fusillé par les Allemands le 22 août 1944 à proximité du carrefour de la Croix de Villeroy.

Type : Extrait de revue

Source : © Société d'Art, Histoire et Archéologie de la vallée de l'Yerres et des environs Droits réservés

Détails techniques :

Page extraite de la revue de la Société d'Art, Histoire et Archéologie de la vallée de l'Yerres et des environs (SAHAVY), "Le Monmartel", n°36, décembre&

Lieu : France - Ile-de-France - Essonne - Tigery

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Analyse média

Un premier monument a été élevé en bordure de la RN 6, en direction de Melun, en l'honneur du capitaine Roland Deplanque, du groupe Lissac-Deplanque de Maisons-Alfort, fusillé par les Allemands le 22 août 1944 à proximité du carrefour de la Croix de Villeroy. Une stèle fut inaugurée par les survivants du groupe et leurs familles le 13 octobre 1946. Elle a été remplacée par un monument en marbre, lui-même déposé au moment du lancement du projet d'aménagement du carrefour.
Une rue d'un nouveau quartier de la ville de Tigery porte le nom du capitaine Roland Deplanque, où une nouvelle stèle a été érigée et inaugurée en mai 2005. 


Renseignements communiqués par la Société d'Art, Histoire et Archéologie de la vallée de l'Yerres et des environs (SAHAVY)

Contexte historique

Le commandant Maurice Lissac, alors âgé de 62 ans, fonde à Maisons-Alfort un groupe de résistance rattaché à l'Armée Volontaire (6e bataillon Seine Sud). Le recrutement est progressif (l'effectif atteindra 120 hommes à la veille de l'insurrection) mais les activités clandestines sont nombreuses :
- établissement de faux papiers pour les réfractaires
- délivrance de faux certificats médicaux aux ouvriers déjà requis pour le STO
- hébergement d'aviateurs alliés
- préparation d'un terrain de parachutage à Crouy sur Ourcq en Seine et Marne
- renseignements sur les activités des troupes d'occupation et sur les passages de train de munitions
- sabotage de l'usine S.K.F à Ivry sur Seine
- relevé du plan de la Cartoucherie de Vincennes
- constitution d'un dépôt de munitions à Maisons-Alfort …

Ce dépôt de munitions sera hélas découvert par la Gestapo le 7 juin 1944 et quatre hommes sont arrêtés le surlendemain :
Maurice Lissac, déporté à Buchenwald, disparu
Guillaume Le Bars, déporté, mort à Buchenwald
Roger Girard et un certain Martin, que les Allemands relâcheront faute de preuves.

Plusieurs membres du groupe quittent Maisons-Alfort pour échapper à de nouvelles arrestations; Maurice Picard et Roger Gignoux qui avaient rejoint le maquis de Lorris dans le Loiret seront capturés et fusillés le 14 août 1944.

Le capitaine Roland Deplanque remplace alors le commandant Lissac. Dans la nuit du 19 au 20 août 1944, le groupe s'empare de la mairie de Maisons-Alfort, de la poste, de la perception et s'installe en surveillance sur de nombreux points stratégiques. Le 21 août, deux hommes (un Français et un Belge) qui tentent de s'enrôler dans les rangs des FFI sont arrêtés … il s'agissait d'agents travaillant pour les Allemands. Toujours le 21 août, le groupe parvient à arracher des mains des Allemands un jeune homme retenu prisonnier. L'escarmouche, sur la route de Villeneuve à Maisons-Alfort, coûtera un mort et un blessé aux troupes d'occupation. Revenant du PC du commandant Boulard à Créteil, le capitaine Roland Deplanque se rend sur les lieux de l'accrochage et tombe sur un barrage allemand installé sur place. Si les deux hommes qui l'accompagnaient sont relâchés, il est pour sa part emmené en forêt et fusillé au carrefour de la Croix de Villeroy le lendemain. Malgré cette perte le groupe assure la liaison avec l'avant-garde américaine, qui se présente par le sud de Paris, et lui signale une forte concentration ennemie dans la plaine de Mély. Après la Libération de Paris beaucoup de volontaires s'engageront dans la 2e Division blindée, au 151e régiment d'infanterie du colonel Fabien ou au 19e B.C.P. (Jean Lainard, René Couchy, Victor Blot, Pierre Brière et Delvigne seront tués au combat).


Gilles Primout, site internet La libération de Paris