Stèle à la mémoire des fusillés de Domont
Légende :
Cette stèle située au carrefour des Qautre Chênes à Domont rappelle l'exécution en ce lieu de plusieurs résistants entre le 12 et le 16 août 1944.
Genre : Image
Type : Stèle
Producteur : Philippe Frilley
Source : © Collection Philippe Frilley Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Lieu : France - Ile-de-France - Val-d'Oise - Domont
Analyse média
Sur le monument figurent les noms suivants :
ALVISET Pierre
ARRONDEAU Armandine
ARRONDEAU Robert
BAUDE André
CLAIE Roger
COMMELIN André
DEBRIS Jacques
DEFONTAINE Auguste
DOUAY Henry
DUCLOS Paul
DUHAMEL Eugène
DURET André
GOURRIER Robert
GRANDJEAN Georges
GROUT DE BEAUFORT Alain
HARLAY Marcel
LAMART Lucien
LEROUGE Louis
MEUNIER Robert
MORLET Henri
QUEUX René
RONDENAY André
SADIER Henri
Contexte historique
Le 12 août 1944, à Domont, un franc-tireur isolé tire sur une moto allemande, blessant légèrement le motocycliste et un capitaine allemand. Des barrages sont installés sur toutes les routes et les représailles commencent alors. Un groupe de trois hommes (Maurice Cotty, Eugène Duhamel et Henri Morlet) est arrêté à l'un des barrages au lieu dit "Les Quatre Chênes". Cotty parvient à se faire libérer mais les deux autres, pris comme otages, sont immédiatement fusillés sur place.
Le 15 août, les Allemands poursuivent leurs sanglantes représailles à Domont. Le colonel André Rondenay, délégué militaire régional, ainsi que quatre de ses compagnons de la France libre (Louis Lebauge, André Baude, Roger Claye et Alain de Beaufort) sont extraits d'un convoi de déportés en instance de départ pour l'Allemagne, à la gare de Pantin, et sont aussitôt conduits en automobile jusqu'à la clairière des "Quatre Chênes". Tous les cinq sont massacrés séance tenante, les corps étant laissés sur place.
Le même jour, à Nerville-la-Forêt, la ferme Commelin, qui abrite le PC provisoire de William Lapierre (chef d'état-major de Défense de la France) et la rotaprint imprimant le journal Défense de la France, est cernée par les Allemands. Après s'être livrés au pillage, ils incendient la ferme et prennent sept otages dans le village : André Commelin, Henri Sadier (maire de Nerville), Paul Duclos (instituteur et secrétaire de mairie), Marcel Harlay (ouvrier agricole) et son frère Roger, M. Deforge (âgé de 72 ans) et Roger Faure. Simultanément le contrôle des routes voisines amène l'arrestation de Grandjean, chez lequel un dépôt d'armes est découvert, et de plusieurs agents de liaison (Touchon, Remon, Alviset). Les victimes sont rassemblées et conduites sur Enghien. Mais le convoi doit éviter un champ de mines posé par des résistants. Les SS convoyeurs, en représailles, arrêtent quatre jeunes campeurs qui, par malchance, se trouvaient là : Queux, Lamart, Gourrier, Defontaine. Les prisonniers au nombre de treize vont subir un interrogatoire à la Feldgendarmerie d'Enghien avant d'être fusillés dans la forêt de Domont, au carrefour des Quatre Chênes, le 16 août (trois d'entre eux ayant été relâchés entre-temps).
La liste définitive des fusillés de Domont s'établit comme suit : M. et Mme Arrondeau, Pierre Alviset, André Baude, Alain de Beaufort, Roger Claye, André Commelin, Jacques Debris, Auguste Defontaine, Henri Douay, Paul Duclos, Eugène Duhamel, Georges Grandjean, Robert Gourrier, Marcel Harlay, Lucien Lamart, Louis Lerouge, Robert Meunier, René Queux, André Rondenay et Henri Sadier. Une stèle marque leur sacrifice aux Quatre Chênes et une cérémonie annuelle honore en ce lieu leur mémoire.
Auteur : Fabrice Bourrée
Sources et bibliographie :
Archives départementales des Yvelines, 1374 W 54 (service de recherche des crimes de guerre ennemis, affaire de Domont).
Martial Laroque, La Résistance en Val d'Oise, Argenteuil, Comité du Val d'Oise de l'ANACR, 1986.