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Plaque en hommage au résistant Frédo Serazin

Légende :

Plaque en hommage au résistant communiste Frédéric, dit "Frédo" Serazin, assassiné par la milice le 15 juin 1944 à Saint-Etienne, située 1, rue Monticelli, Paris XIVe

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Département AERI Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 2014

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

Fils d'un tourneur et d'une concierge, né le 7 mars 1906 à Saint-Nazaire, Frédo Sérazin travailla d'abord dans une imprimerie puis comme tourneur. Titulaire d'un CAP. Adhérent des Jeunesses communistes (1924), il milita au syndicat CGTU. Embauché par Citroën, qui le licencia à la suite d'une grève au printemps 1933, membre du CE du comité de chômeur de Malakoff, il travailla en 1935 chez Hispano-Suiza. C'est là qu'il adhéra au Parti communiste en avril 1936. Membre du comité de section (octobre 1936), délégué au congrès national d'Arles (décembre 1937), secrétaire de cellule, secrétaire du comité d'usine puis secrétaire de la section.

En mai 1939, il épousa France Bloch[1]. Mobilisé en septembre 1939 comme "affecté spécial" dans son usine, il fut arrêté en février 1940, en vertu de la loi contre les communistes, et " interné administratif " en mars au camp de Saint-Benoît (Seine-et-Oise).
Évacué en juin 1940 sur Sisteron, il s'évada et revint à Paris. Arrêté à nouveau, il fut condamné à quatre mois de prison puis envoyé à Châteaubriant lorsque son temps fut écoulé.
En mai 1942, on le transféra à Voves.
En 1943, il s'évada de l'hôpital de Chartres, où il devait subir une intervention chirurgicale et rejoignit la Dordogne puis la zone Sud.
Nommé au début de 1944, par la direction de la zone Sud du PCF clandestin, comme responsable aux cadres pour le département de la Loire, il rencontra notamment Joseph Piot qui témoigna : " C'était un homme de taille moyenne, traits réguliers, chevaux châtains sombres, sombre vêtu. L'aspect d'un homme de profession libérale, d'un fonctionnaire ou d'un homme d'affaires. Souriant, décontracté, son langage clair et précis était celui d'un homme cultivé.(...) Je l'ai connu sous le nom de "Jean". " Le 15 juin 1944, " alors qu'il avait rendez-vous près de la SCEMM " il fut pris par la Milice et la Gestapo à Saint-Étienne et torturé. " Nous sommes quelques dizaines de militants à devoir la vie et la liberté à son extraordinaire sacrifice. "
Après l'avoir exécuté le lendemain d'une balle dans la tête, ses tortionnaires abandonnèrent son corps sur la voie publique, devant le siège de la Gestapo à Saint-Étienne. Il fut inhumé le 22 juin 1944 au cimetière de Côte-Chaude (Saint-Étienne) sous le nom de Jean-Marie Boulan, selon ce que ses faux papiers indiquaient [2].
Exhumée le 21 juin 1946 [3], sa dépouille fut transférée au carré militaire du cimetière de Montmartre à Saint-Étienne puis inhumé au cimetière parisien de Bagneux le 13 octobre 1949 [4].

[1] Fille de l'écrivain Jean-Richard Bloch, chimiste et militante communiste, écartée pour ces deux raisons de son laboratoire, elle entra dans un des premiers groupes de FTPF de la région parisienne en 1941, installa un laboratoire clandestin et fabriqua pour ses camarades des bombes et des explosifs. Arrêtée le 16 mai 1942, torturée elle fut condamnée par un tribunal spécial allemand à la peine de mort déportée en Allemagne et exécutée à Hambourg le 12 février 1943.
(Sur son rôle dans l'OS, cf J-M Berlière & F. Liaigre, Le sang des communistes. Les bataillons de la jeunesse dans la lutte armée. Automne 1941. Fayard. 2004)
[2] AMSE 8I54, registre des inhumations (1944-1945)
[3] AMSE 9I11, registre des exhumations (1946)
[4] information donnée par le Maitron dont nous n'avons pu trouver confirmation dans les registres d'inhumation et exhumation.


Jean-Michel Steiner, "Frédéric Serazin" in CD-ROM La Résistance dans la Loire, AERI, 2011