Plaque en hommage au lieutenant FFI Jean Alezard

Légende :

Plaque en hommage au lieutenant FFI Jean Alezard, fusillé au Mont Valérien le 11 avril 1944, située 179, rue de la Roquette, Paris XIe

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 2014

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

 

Né le 14 juillet 1916 à Paris (XXe arr.), fusillé le 11 avril 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; tourneur sur métaux ; militant communiste de Paris ; résistant FTP.

Jean Alezard était domicilié 177 rue de la Roquette à Paris (XIe arr.). Entré en clandestinité en 1941, il fut d’abord employé à la réorganisation du Parti communiste à Paris. Début 1942, il devint responsable aux cadres pour la région Nord de la capitale. Au milieu de l’été 1943, il fut nommé responsable interrégional aux cadres et à ce titre adjoint de Gaston Michallet dit « Charnaux ». Il habitait depuis avril 1943 un logement « illégal » 20 rue Albert (Paris XIIIe arr.) sous la fausse identité de « Lemoine ». Flairant des filatures dont il découvrit la réalité après son arrestation, il déménagea en septembre au 6 rue de Liège à Paris 9e dans un appartement qu’il louait au nom de « Lescaut ». Son pseudonyme de clandestin était « Gil André » ou « Gil ».
Le vendredi 26 novembre 1943, il se présenta au domicile de Lucienne Vermeil, née Sarrelongue, 3 route de l’Étang à Saint-Gratien (Seine-et-Oise), où se tenaient régulièrement des réunions des cadres de la région parisienne, ce que Michallet, arrêté la veille, avait indiqué aux policiers de la BS 2. Alezard tomba dans une souricière, porteur de deux bios qu’il était venu déposer, celles de Rondin et de Léon du secteur P 2, mais que les policiers ne parviendront pas à décoder. Il était en possession d’un faux ausweis, d’une fausse carte de travail et d’une carte de circulation du métropolitain au nom de « Bassecourt ». Divers documents relatifs à son activité étaient saisis sur lui et dans ses logements. L’autre adjoint de Michallet, André Dreyer fut arrêté dans l’après-midi du même jour au même endroit. Le lendemain 27 novembre, Alezard fut sévèrement passé à tabac dans les locaux de la BS 2. « Dans l’interrogatoire, je n’ai dit que ce qu’ils savaient » affirmait-il dans l’un des rapports qu’il réussit à faire passer au National Cadre, Jean Chaumeil, à l’occasion des visites de la femme de son codétenu, Marcel Maillard. « Je suis fier de mon attitude » ajoute t-il.
Transféré à Fresnes, il fut interrogé par la police allemande le 29 janvier. « L’interrogatoire est basé sur celui des Français, écrivait-il à Chaumeil, sans rien chercher à savoir de plus ». Dans une note rédigée en avril 1944, Jean Chaumeil attesta de la bonne conduite de Jean Alezard face aux policiers : « Si Charnaux et Gil avaient parlé, j’y passais car je les voyais dans une planque qui a tenu. De plus, c’est un fait, rien n’est tombé derrière eux. »
Jean Alezard pensait être déporté. Mais il fut finalement condamné à mort par la cour martiale allemande le 23 mars et fusillé au Mont-Valérien le 11 avril 1944 avec Joseph Epstein et ses autres camarades des FTP de la région parisienne. Dans la dernière lettre qu’il fut autorisé à écrire le jour de son exécution, Jean Alezard proclamait : « en mourant, je vous crie : vive la Liberté ! vive la France que m’a appris à aimer le Parti communiste ». Cette lettre fut publiée en 1946 dans le premier recueil consacré aux ultimes écrits des fusillés, avec une préface de Louis Aragon. Jean Alezard fut homologué au grade de lieutenant à titre posthume.
Une plaque fut apposée sur la façade de son immeuble rue de la Roquette dans le XIe arrondissement de Paris : « Ici habitait Jean Alezard, lieutenant FFI, fusillé au Mont-Valérien le 11 avril 1944 à 28 ans. »


Auteur : Jean-Pierre Ravery, site Maitron en ligne.

Sources : Archives de la préfecture de police. — Archives de la CCCP, dossier « Affaire Estain » (notes Ravery). — Note de Jean-Pierre Besse : www.memorial-genweb.org ; www.memoiredeshommes.sga.def.... — Lettres de fusillés, éd. France d’Abord, Paris 1946. — Lettres des communistes fusillés, éd. En langues étrangères, Moscou, 1951. — L’Humanité du 9 février 2007.