Plaque en hommage à Joseph Migneret, Paris IVe

Légende :

Plaque en hommage à l'instituteur et directeur d'école Joseph Migneret, située sur la façade de l'école communale Saint-Gervais, 10, rue des Hospitalières Saint-Gervais, Paris IVe

Genre : Image

Type : Plaque

Source : © Wikimedia Commons Libre de droits

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 2012

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Analyse média

En juillet 1942, la Rafle du Vel d'Hiv menée par les policiers parisiens touche durement les enfants et les enseignants de l'école. À la rentrée scolaire, le 1er octobre 1942, il n'y a que 4 élèves présents… La plupart des enfants et leurs parents furent déportés à Auschwitz, et 165 élèves de l'école y périrent. Sur la façade, une plaque commémorative a été posée le 7 mai 1971 en souvenir de ce drame : « 165 enfants juifs de cette école déportés en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale furent exterminés dans les camps nazis. N'oubliez pas! »

À cette époque également, le directeur de l'école, Joseph Migneret (1888-1949), s'est engagé activement dans la Résistance, fabriquant des faux papiers, cachant des enfants chez lui. Il est mort peu après la fin de la guerre, « de tristesse au constat de ce qui a été fait à ses élèves », dit l’un de ceux qui ont survécu. Il a été admis au nombre des Justes parmi les nations par Yad Vashem; son nom est inscrit parmi les 2 693 "Justes de France" du Monument de l'Allée des Justes.

Une plaque rappelle son action : « À Joseph Migneret, instituteur et directeur de cette école de 1920 à 1944 qui, par son courage et au péril de sa vie, sauva des dizaines d'enfants juifs de la déportation. Ses anciens élèves reconnaissants. »
Le passé était déjà honoré auparavant, comme en témoigne la plaque apposée dans le hall de l'ancienne halle (aujourd'hui le préau): « En hommage à nos camarades morts au champ d'honneur 1914-1918 – 1939-1945 et aux victimes de la barbarie nazie ». Sur le mur du fond de cette même halle se trouvent deux plaques commémoratives supplémentaires, l'une surmontée d'un médaillon à la gloire de Lyon Léopold (« À Lyon Léopold, instituteur à cette école de 1853 à 1900. Ses élèves »), l'autre à celle de Fernand Lévy-Wogue (« À la mémoire de leur cher et très regretté président-fondateur de l'Association des anciens élèves des écoles communales de la rue des Tournelles et de la rue des Hospitalières-Saint-Gervais, Fernand Lévy-Wogue, professeur agrégé de philosophie, chevalier de la Légion d'honneur. Né à Paris le 5 janvier 1867, décédé à Châteauroux le 1er janvier 1944, inhumé à Paris le 5 juin 1946. Ses anciens camarades reconnaissants »).


Page Wikipedia, consultée le 10 octobre 2014.

Contexte historique

Joseph Migneret était le directeur de l'école communale de la rue Saint-Gervais des Hospitalières, dans le 4e arrondissement de Paris, où vivaient de nombreux juifs. Le directeur prit avec un grand courage et parfois au péril de sa vie la défense de ses élèves juifs. Après la grande rafle des juifs de Paris, le 16 juillet 1942, Joseph Migneret se consacra à ses élèves juifs dont les parents avaient été déportés ou qui étaient menacés de déportation. Il cacha chez lui pendant près de deux ans la jeune Sarah Traube, une de ses élèves, et procura de faux papiers à ses parents.
Après la guerre un autre de ses élèves, Adolphe Korman, raconta qu'il avait fait appel à son directeur en octobre 1942. Voulant se réfugier en zone Sud avec sa mère et sa jeune sœur, et sachant que Joseph Migneret avait aidé plusieurs de ses camarades, l'adolescent lui demanda de faux papiers. Le directeur réussit à en fournir aux trois Korman, qui purent ainsi franchir la ligne de démarcation.
René Szpindel rapporta lui aussi qu'en 1942 Joseph Migneret lui avait remis des faux papiers, ainsi qu'à plusieurs de ses camarades. Il en avait caché d'autres chez lui. Le jeune Joseph Schulman avait tenté d'échapper à la déportation en sautant du train qui l’amenait vers l'est. Grièvement blessé, il dut être amputé d'une partie de la jambe. Malgré le danger, Joseph Migneret vint plusieurs fois le voir à l'hôpital où le jeune Jjuif était soigné sous étroite surveillance et s'efforça, sans succès, de le faire remettre en liberté. Le 28 mars 1990, Yad Vashem a décerné à Joseph Migneret le titre de Juste parmi les Nations.