Traces du premier affrontement violent le 6 juin 1944 à Étoile

Genre : Image

Type : Bâtiment

Producteur : cliché Robert Serre

Source : © AERD Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 2009

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Etoile-sur-Rhône

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Analyse média

Le pavillon du premier plan, en ruine, privé de toiture, témoigne encore, plus de 60 ans après, de la sauvagerie de l’affrontement ; ses ouvertures ont été murées. À l’arrière-plan, la maison Combe, reconstruite, porte une plaque commémorant la mort des résistants Michel Riory et Jean Durant, ainsi que de madame Régina Combe et son fils François.


Auteurs : Alain Coustaury et Robert Serre

Contexte historique

Cet épisode est considéré comme le premier accrochage du 6 juin 1944 dans la Drôme :

À 2 heures, un groupe commandé par le docteur Jean Planas et son fils Richard part faire sauter un ponceau sur la voie ferrée au sud de la Paillasse.
À 4 heures, à Étoile, une soixantaine de membres de la 4e compagnie Planas (« Sanglier »), armés de pistolets et de mitraillettes, prennent possession de la mairie, de la poste et neutralisent les trois gendarmes présents. Dans la matinée, Jean Planas ordonne au lieutenant Riory et à sa section de partir vers le hameau de la Paillasse sur la RN 7, afin de récupérer les armes que, dans la matinée, ses hommes, menacés par une patrouille ennemie, ont cachées dans une cabane.
Transporté en camion jusqu’à mi-chemin, le groupe se scinde en deux pour avancer prudemment vers la cabane et cerner les Allemands qui y ont pris place. La manœuvre est mal conçue : le combat s’engage avant que le second groupe, armé d’un fusil-mitrailleur, soit sur place. Les résistants ne peuvent que se replier et remonter vers le village d’Étoile.
Le lieutenant Riory et les trois hommes qui l’accompagnent se réfugient dans la maison Combe. Mais ils sont pris à partie par un autre détachement allemand. Ils ne peuvent faire face avec leur faible armement, encerclés et pris sous les coups de feu et les grenades. André Cleyssac, 19 ans, et Édouard Mavet, 17 ans, réussissent à sauter par une fenêtre et à s’échapper sous les balles. Les Allemands mettent le feu à la maison. On retrouvera le cadavre du lieutenant Michel Riory, originaire de Chabeuil, au nord de la maison, et les corps carbonisés du résistant Jean Durant, ouvrier agricole, ainsi que des habitants présents dans la maison, madame Régina Combe, 68 ans, et son fils François, 43 ans.

Un pavillon voisin de la ferme, qui contenait les mobiliers de plusieurs réfugiés de Portes-lès-Valence est également détruit. À 14 heures, après l'engagement du matin, la compagnie Planas doit se replier sur Montoison. Plusieurs camions et une ambulance transportent les hommes.


Auteurs : Robert Serre
Sources : Patrick Martin, La Résistance dans la Drôme, 1940-1944, thèse Paris-Sorbonne, 2001, 529 pages ; Pour l'Amour de la France, page 243, 244 ; Lucien Micoud, Nous étions cent cinquante maquisards, Peuple Libre, 19… ADD, 97 J 91 - 5 ; AN F/1a/3901, F/1CIII/1152. AN BCRA, 3AG2/478 - 171Mi189, CHGN, rapports R4 Cie Drôme. Les amis du Patrimoine étoilien, Chroniques d’Étoiliens au 20e siècle, 2009, contributions de Gabriel Micoud, Rambert George et André Cleyssac