Plaque en hommage aux époux résistants René et Jeannette Drouin
Légende :
Plaque en hommage aux époux résistants de la première heure René et Jeannette Drouin, membres du réseau CND Castille, située 13, rue du Vieux-Colombier, Paris VIe
Genre : Image
Type : Plaque
Producteur : Claude Richard
Source : © Collection Claude Richard Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur.
Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris
Contexte historique
René Drouin est né le 18 juin 1889. Ingénieur, capitaine d'artillerie de réserve, il est trop âgé pour être mobilisé. Voulant à tout prix servir, il cherche à travailler pour la Défense nationale et trouve un emploi à Brest, dans la société Dodin, entreprise de Travaux publics.
René commence alors à rassembler le maximum d'informations sur la Défense de la rade de Brest et les bateaux qui la fréquentent. Début septembre 1940, il entre en contact avec l'entrepreneur de transport brestois Louis Elie, qui, au lendemain de l'appel du 22-Juin de De Gaulle appelant à "grouper partout où cela se peut une force française aussi grande que possible", s'efforce de réunir et de fédérer toutes les bonnes volontés. Louis Elie, soldat de 2e classe de réserve, n'est pas un chef militaire et propose alors à René Drouin de l'aider. Un service de renseignements est crée par un membre de la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) âgé de 19 ans, Robert Busillet. A la mi septembre, le réseau brestois est en place : renseignement, sabotage et récupération d'armes allemandes et aussi anglaises.
Un premier attentat contre deux Allemands porteurs de mitraillettes est organisé le 1er janvier 1941.
Le 4 avril 1941, alors qu'un grand banquet est organisé à l'Hôtel Continental de Brest en l'honneur de Goering, le groupe brestois parvient à déclencher une puissante explosion dans la chaufferie... Goering n'est pas touché, mais c'est un coup dur frappé contre les plus hautes autorités nazies. Le 30 avril suivant, le groupe organise un nouvel attentat, manqué cette fois-là, qui conduira à l'arrestation de la plupart des membres du réseau à compter du 15 mai.
Le 11 juin 1941 au matin, René Drouin est arrêté à son tour. Il est d'abord interné à la prison du Bougen de Brest. Tous les membres du réseau sont ensuite transférés à Fresnes et jugés le 8 novembre à l'Hôtel Continental de Paris, où siège le tribunal : 11 résistants sont condamnés à mort et exécutés au mont Valérien le 1er décembre 1941 ; les aures sont condamnés à la réclusion entre cinq et quinze ans.
René Drouin est transféré à la prison allemande de Siegburg en décembre 1941. Il meurt de maladie et d'épuisement le 15 mai 1941 à Zellwolle, camp satellite du bagne de Siegburg.
Jeannette Drouin est née David le 16 décembre 1887 à Paris (17e). Elle est entrée au réseau CND Castille en novembre 1940. Tandis que son mari est arrêté et envoyé en Allemagne, Jeannette Drouin quitte Brest pour retourner à Paris. Elle renoue alors avec le réseau CND Castille, tout en nouant des liens avec l'OCM du colonel Touny. Elle présente notamment à ce dernier ceux qui allaient devenir les pionniers du groupe des PTT.
Jeannette Drouin possède deux chambres de service au dernier étage de l'immeuble de la rue du Vieux-Colombier. Elle y cache de nombreux résistants et aviateurs anglais. Elle héberge Maxime Blocq-Mascart, l'un des responsables de l'OCM et son futur représentant au CNR. A l'occasion d'une descente de la Gestapo qui le cherche, elle est arrêtée le 26 novembre 1943, internée à Fresnes, transférée au fort du Hâ puis déportée à Ravensbruck. Rapatriée à la gare de Lyon où elle est accueillie par le générale de Gaulle le 13 avril 1945, elle décède le 22 mai 1945.
René et Jeannette Drouin reposent au cimetière de Pont-Sainte-Maxence, dans l'Oise.
Les deux fils de Jeannette et René Drouin, André et Jean-Paul, ont rejoint la France libre dès le 1er juillet 1940.
Département AERI
D'après "Une famille de résistants du 6e", article de Pierre Récamier, in Journal du VIe arrondissement, n°45, novembre 1991.
"Pont : René et Jeannette Drouin, morts pour la France", in Le Courrier picard, 26 août 1992.