Collecte de légumes dans le canton de Romans

Légende :

Note du Comité cantonal de Libération de Romans-sur-Isère adressée aux Comités locaux du canton en janvier 1945 pour annoncer une collecte de légumes.

Genre : Image

Type : Note

Source : © Archives communales de Romans, 156 S1 Droits réservés

Détails techniques :

Papier pelure jauni de format 21 x 13,5 cm. Qualité médiocre.

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Romans-sur-Isère

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Analyse média

Le Comité cantonal de Libération (CCL) de Romans-sur-Isère lance une collecte de légumes dans les communes du canton.

Transcription du texte :

COMITÉ CANTONAL DE LIBÉRATION – Le Comité cantonal de Libération fera effectuer une tournée le Mercredi 31 janvier dans la journée, pour se mettre d’accord avec les Comités locaux de Libération, afin de déterminer les quantités de légumes qui pourront être collectées. Les présidents des Comités locaux voudront bien recenser approximativement les quantités disponibles dans leurs communes.
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À insérer dans les communes suivantes : CRÉPOL – TRIORS – PARNANS – PEYRINS – GÉNISSIEUX – CLÉRIEUX – MOURS – MONTMIRAL

Comité cantonal de Libération - Le Comité cantonal de Libération délègue une commission chargée de déterminer, en collaboration avec le Comité local de Libération, les quantités de légumes qui pourront être fournies pour l’approvisionnement de la Ville de ROMANS.
Le Comité cantonal compte sur la bonne volonté et sur l’esprit d’entr’aide de tous les habitants de la commune, pour qu’ils apportent à cette collecte, toute l’attention qu’elle mérite.
Romans, le 29 janvier 1945

Manuscrit : Samedi matin 8 h

En bas, à gauche, le tampon du Comité cantonal (encre violette).

La deuxième partie du texte, sous la ligne de pointillés, est certainement destinées à l’affichage dans les communes.


Auteur : Jean Sauvageon

Contexte historique

Dans les mois qui suivent la Libération, l’économie, le commerce, le ravitaillement rencontrent d’énormes difficultés. Les ressources alimentaires ont été pillées par l’occupant. Les transports sont défaillants. Il faut compter une ou deux saisons de production pour améliorer sensiblement l’approvisionnement des habitants. Les cartes d’alimentation, notamment, subsistent au-delà de 1945, jusqu’en 1948 pour le pain, par exemple.

Romans-sur-Isère est une petite ville d’un peu plus de 20 000 habitants (21 317 au recensement de 1946) essentiellement industrielle autour de la filière cuir-chaussure. Même si quelques ouvriers cultivent un jardin (il y a quelques « jardins ouvriers »), la majeure partie de la population est tributaire du commerce pour son alimentation. D’autre part, nous sommes en hiver (fin janvier), saison où les jardins ne produisent pratiquement plus de légumes.

Le Comité cantonal de Libération veut entreprendre une collecte de légumes dans les communes rurales du canton, pensant que les agriculteurs possèdent encore quelques stocks de légumes entreposés dans les caves ou « baumes » tels que pommes de terre, carottes, topinambours, etc. Nous n’avons pas le résultat de la collecte. Il n’est pas dit dans la note sur quelles bases ces légumes seront payés.

Il est vraisemblable, d’autre part, que perdurent certaines pratiques du temps de guerre comme le troc ou le marché noir et que l’on ne se sépare pas de gaîté de cœur de denrées servant de monnaie d’échanges.

À noter que quelques communes rurales du canton ne sont pas énumérées dans la note : Geyssans, Saint-Bardoux, Châtillon-Saint-Jean, Saint-Paul-lès-Romans. On n’en connaît pas la raison.


Auteurs : Jean Sauvageon
Sources : Archives Communales de Romans, 156 S1.