Carte du parcours de dispersion de la Compagnie Bordenave, dite "Dufau"

Légende :

Carte du parcours de la Compagnie Bordenave, dite "Dufau" du 6e BCA, camp C 1, pendant la dispersion

Genre : Image

Type : Carte

Producteur : Christophe Clavel

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Carte en couleur sur fond en relief.

Date document : 2014

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes)

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Analyse média

La carte a été élaborée spécifiquement pour l’exposition virtuelle, à partir des indications du témoignage de Gilbert Landau, ancien maquisard du Camp C1, corroboré par Marc Serratrice, ancien maquisard du même camp. Elle schématise les déplacements et les lieux de repli successifs de la Compagnie Bordenave, dite "Compagnie Dufau", constituée d’anciens et de nouveaux volontaires du maquis et incluse dans le 6e BCA, aux ordres du Capitaine Costa de Beauregard (Durieu), au maquis depuis 1943.

La carte concerne la période du 22-23 juillet au 22 août 1944, soit la période de dispersion. Au moment de l’attaque allemande du 21 juillet 1944, les 39 hommes du Camp C1 sont aux postes de combat sur la crête de Sornin, au-dessus de Villard-de-Lans. À l’ordre de repli, ils reviennent vers le nord et nomadiseront de place en place dans les lapiaz et forêts autour d’Autrans, avant de descendre en plaine à la mi-août. Le détail des lieux est indiqué à la rubrique « lieux de repli » ci-après.

La carte retrace ce périple : les rectangles blancs donnent les dates ; les verts, les lieux de stationnement ; les flèches schématisent les déplacements.

 

Pour en savoir plus :

La compagnie Bordenave, dite Dufau (J. Guillon)

La dispersion - essai de synthèse (P. Huet)

 

 Visualiser ici en 3 D :

1- Installer Google Earth, en téléchargeant le lien ici
2- Cliquer sur "Visualiser les lieux de mémoire"
3- Un fichier se télécharge au bas de l'écran
4 - Cliquer sur le fichier pour l'ouvrir
5- Naviguer sur les lieux, notamment à l'aide du pictogramme , zoomer, dézoomer, etc.


Auteurs : Julien Guillon et Philippe Huet

Contexte historique

Tous les parcours de la dispersion étudiés ont été analysés suivant une grille commune, décrivant successivement chacun des aspects concrets du « vécu » des maquisards pendant cette dure période de la dispersion.

Ainsi, les voici pour le Camp C1 – 1re Compagnie Dufau – 6e BCA.
 

Anticipation de l’ordre de dispersion par l’unité :
Selon le Capitaine Durieu, à la lumière de ce qui s’était passé à Saint-Nizier, « Hervieux prescrivit les reconnaissances des lieux de dispersion dans l’hypothèse d’une incursion massive, reconnaissances dont se trouvèrent bien après le 23 juillet ceux qui les avaient effectuées. « Toutes les unités s’étaient vues assigner des zones de dispersion éventuelles qu’elles avaient eu tout loisir de reconnaître si elles ne les connaissaient pas, [déjà], ce qui était le cas des maquisards [des camps] ». (2)


Prise de connaissance de l’ordre
 :
« Décidé le 21 au soir ou le 22 dans la nuit, l’ordre fut rendu exécutoire le 23 à 16 heures. En zone nord, la dispersion était devenue un état de fait au plus tard le 22 » (2), selon le Capitaine Durieu.


Mise en œuvre : 
Selon G. Landau, « Au C1 - qui compte 39 hommes -, nous avons la chance de nous trouver sur nos bases de départ » de sorte que nous savons où nous retirer, nous trouvons des appuis, du ravitaillement, même si c’est peu, mais le C3 est coupé en deux, 20 près de nous, les autres en forêt de Lente, nous récoltons quelques égarés, (dont un jeune du C 12), un autre survit seul dans une grotte pendant huit jours (...). Le fils de Goderville nous rejoint (…) ».  (1)


Lieux de repli :  
1) Postes de combat : crête de Sornin, au-dessus de Villard-de-Lans ;
2) Première nuit de dispersion à Plénouze, deuxième nuit dans les Clapiers, sous le lapiaz de La Molière, dans les bois ;
3) Puis Baraque au nord de Plénouze, sous la pyramide de la Buffe ;
4) Puis, Les Fenêts, où est installé le PC de Durieu. Tous les lieux sont situés entre 1 200 et 1 700 mètres d’altitude.


Les armes
 :
Le C1 reste armé (3 fusils-mitrailleurs, fusils anglais, Sten, Gammons).


Eau et ravitaillement :
Un abreuvoir est situé à 400 mètres des Clapiers, où l’eau sert aussi à la toilette : « Se raser diminue le risque en cas d’arrestation ».
Une génisse est réquisitionnée et abattue à La Molière : la viande est conservée dans un scialet et cuite au feu la nuit.
Des provisions sont déposées par des paysans vers le hameau de l’Achard, en bas du sentier de Plénouze.
Mais, à terme, le mode d’alimentation génère dysenterie et phlegmons.


Liaisons : 
Visite de Chavant, Clément, chef civil, aux Fenêts, et passages d’éléments isolés et du docteur Chauve d’Autrans.

 

Accrochages et proximité des Allemands :
500 Allemands se trouvent à Autrans.
Passage d’une patrouille de 12 Allemands à La Molière, pas d’intervention.
Embuscades à la Croix-Lichou, en avant de Saint-Nizier le 13 août et le 14 au soir, avec moitié des effectifs du C1, et à Bouilly, entre Villard et Jaume, le 15 août avec le C1 au complet (1).

 

Les pertes et accrochages : 
Il y eut un blessé (« la Plonge ») et un maquisard polonais tué par méprise.
Les pertes allemandes auraient été supérieures à 20. (1)

 

Dates de retour en plaine : 
Les Allemands quittent Autrans le 10 août, et le Plateau à partir du 13 ; le 15 août, tous les Allemands sont partis, après les derniers accrochages.
Le C1 rejoint la Vallée (Saint-Gervais) le 23 août. (1)

Autres points : 
Le C3 refuse de faire des embuscades. (2)


Auteur : Philippe Huet

Sources :

(1) Gilbert Landau, maquisard du Camp C1, tapuscrit Souvenirs, 1939-1945 - Archives Famille Landau.

(2) Le Vercors par ceux qui l’ont vécu, ANPCVV, Grenoble, 1994, pp. 56-57.