Le docteur Claude Prat
Légende :
Le médecin et résistant Claude Prat pause à bord d'une Jeep, sans date
Genre : Image
Type : Photographie
Producteur : Brigitte Staub
Source : © Collection Brigitte Staub Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc.
Date document : Sans date
Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Indre-et-Loire - Tours
Contexte historique
Claude Prat est né à la Chartre-sur-le-Loir dans la Sarthe, le 26 juin 1920 d’un père parisien, Gontran, et d’Armance Houette de la Chartre. Il est le dernier de cinq enfants et perd son père en septembre 1933. Il effectue ses études secondaires à Saint-Louis du Mans, où il suit aussi une préparation militaire.
Engagé volontaire en septembre 1939, il entre à l’école de cavalerie de Saumur et participe aux combats de défense du pont de la ville en juin 1940, durant lesquels il perd son ami Didier Flandin.
La bataille perdue, mis en fuite avec ses camarades, il part sur une moto avec Robert de France pour gagner Montauban. Il restera très attaché, sa vie durant, à ses camarades de Saumur et à l’abbé Hervier et participera chaque année au mois de juin à leur fête du souvenir.
La France coupée en deux, il entreprend sa première année de médecine à Grenoble puis revient à Tours pour continuer ses études.
En 1941, il est en zone libre et sollicite un Ausweis pour suivre ses études à Tours, ce qui lui est refusé. Il franchit alors clandestinement la ligne de démarcation. Ce succès obtenu, la Croix-Rouge française lui demande, à Pâ ques 1942, d'accompagner des prisonniers évadés ou des familles juives et de les conduire en zone libre. Il accepte.
Dès lors, sollicité par Anne-Marie Marteau (réseau Buckmaster), l'abbé Labaume et Marie-Thérèse de Poix qui reconnaissent en lui sa prudence, sa discrétion et son silence, il parvient à réaliser de nombreux passages difficiles. C'est à La-Haye-Descartes, au lieu-dit "Le Bouc blanc "sur la route Ligueil - La-Haye-Descartes, qu'il franchit le plus souvent la ligne, la nuit, entre deux patrouilles. Il travaille avec l'abbé Péan et toujours avec la comtesse Marie-Thérèse de Poix.
Son activité de passeur cesse avec l'invasion de la zone libre en novembre 1942 par la Wehrmacht.
Il épouse la tourangelle Anne-Marie Janelle le 12 septembre 1949. Il est alors médecin généraliste à Modane où il termine sa thèse de médecine sur la silicose, maladie des mineurs. Il part à Paris en 1950 pour terminer sa spécialité de radiologie. En 1953, il regagne Tours, où il installe son cabinet de radiologie, au 40, rue-Emile-Zola.
Radiologue visionnaire, il fait partie des premiers radiothérapeutes privés, en France, équipés d’une Bombe au Cobalt. Précurseur, introduisant en France les dernières innovations des Etats-Unis où il travaille régulièrement à la prestigieuse Mayo Clinic, il fonde la clinique médicale Fleming en 1971.
Président de l’association Soleil et Joie, qui envoie en colonies de vacances des enfants en difficulté de la paroisse de la cathédrale, il organise des récitals d’orgue dans la cathédrale pour financer le projet.
Sportif, il skie, navigue, monte à cheval et chasse à courre.
Pendant sa retraite, qu’il prend à 70 ans, il devient président de l’ERIL (Etudes sur la Résistance en Indre-et-Loire) et se consacre à la réalisation d’un CD-Rom sur la Résistance en Indre-et-Loire qui paraît en 2005 dans la collection "Histoire en Mémoire 1939-1945" de l'Association pour des études sur la Résistance intérieure (AERI).
Privé de parole au cours des dix dernières années de sa vie, Claude Prat décède à l'âge de 94 ans, le 21 août 2014 à Saint-Cyr-sur-Loire (37540). Il laisse derrière lui 8 enfants, 26 petits-enfants et 17 arrière-petits-enfants.
Auteur : Paulina Brault
Sources :
D'après les informations communiquées par sa fille, Brigitte Staub.
D'après Jean Chauvin, "Claude Prat" in CD-ROM La Résistance en Indre-et-Loire, AERI, 2005.
D'après Jack Vivier, Médecins de Touraine dans la Résistance, Saint-Cyr-sur-Loire, Ed. Alan Sutton, 2002.