Rue Pierre-Philippe Crépin, Conflans-Ste-Honorine
Légende :
Nom de rue donné en hommage au résistant Pierre-Philippe Crépin, rue Pierre-Philippe-Crépin, Conflans-Ste-Honorine, Yvelines (78700)
Genre : Image
Type : Nom de rue
Producteur : Jacques Defer
Source : © Collection Jacques Defer Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur.
Date document : 2015
Lieu : France - Ile-de-France - Yvelines - Conflans-Sainte-Honorine
Analyse média
La rue Pierre-Philippe-Crépin, du nom du résistant communiste conflanais tombé dans le maquis de Chanaleilles, en Haute-Loire, le 13 juillet 1944, a été inaugurée le 18 juin 2013.
La gazette du Val-d'Oise, 13 juin 2013.
Contexte historique
Pierre-Philippe Crépin est né à Paris le 25 janvier 1922*.
Réfractaire au Service au Travail Obligatoire (STO), il fait partie des premiers résistants et prend le maquis dans le département du Lot. Il est désigné comme agent de liaison et s'acquitte de cette tâche avec courage et abnégation. Grâce à lui, de nombreux jeunes gens ont pu passer en Espagne.
Scout de France et gymnaste accompli, il est très estimé par ses camarades.
Plus tard, se trouvant dans le maquis de la Haute-Loire à Chanaleilles, il est envoyé en mission. Mais, le 13 juillet 1944, après avoir fait tout ce qu'il lui est possible pour sauver bien des siens, il succombe lui-même. Les circonstances de sa mort ne sont pas élucidées. Une hypothèse avance «qu'il a été tué en se portant au-devant des troupes alliées qu'il cherchait à rejoindre ». Or, les troupes de Libération ne se trouvaient pas dans le département lors de sa tentative de fuite, réelle ou supposée. Un autre récit raconte qu’en cours de route, entre le hameau du Fraisse et la ferme du Sauvage, le jeune Crépin fut rencontré par une patrouille du maquis qui le conduisit au PC du Sauvage où il fut placé sous surveillance car son attitude aurait paru suspecte. Ce serait à la suite d'une tentative d'évasion de sa part qu'une sentinelle aurait fait feu sur lui, le blessant mortellement. Cette version ne correspond pas au discours qui a été prononcé lors de ses obsèques à Conflans, en 1949.
Il n'empêche que Pierre-Philippe Crépin est résistant à 22 ans. Il est inhumé à Chanaleilles, en Haute-Loire. Il a reçu la mention « Mort pour la France ».
Son corps est ramené à Conflans où une cérémonie a lieu le samedi 30 juillet 1949, à l'église de la commune. Le corps fut exposé dans une chapelle ardente le même jour à partir de 21 heures invitant la population à lui rendre hommage. Son association sportive « L'Avenir de Conflans » donne son nom à un stade, privé avant ses obsèques, le 6 juillet 1947, stade aujourd'hui disparu, rue des Anglais. (1)
C’était un homme d’honneur, fidèle, courageux, un brin taquin aussi. Pierre-Philippe Crépin a été tué le 13 juillet 1944 à Chanaleilles, en Haute-Loire. Le Conflanais, qui résidait chez ses parents au 6 rue du Commandant Driant, n’avait que 22 ans. Mais il fut un résistant de la première heure. La Ville lui rendra ainsi un hommage particulier lors de la cérémonie du 73e anniversaire de l’Appel du 18 juin 1940. Le scout de France et gymnaste de haut niveau de l’Avenir de Conflans résista avec courage et un brin d’insouciance dès 1940. Opposant au STO «Il volait avec un ami les panneaux de signalisation des Allemands et les ramenait à la maison comme des trophées», se souvient sa sœur cadette, Martine Roquevert-Crépin. En juin 1942, le jeune conflanais a été appelé à faire son Service de Travail Obligatoire (STO). Cette mesure, imposée par le gouvernement de Vichy, l’obligeait à travailler dans des entreprises allemandes sous peine de représailles. «Il a d’abord rejoint les convois qui acheminaient des milliers de Français dans les usines allemandes. Il ne voulait pas que nos parents aient des ennuis. Puis à Royan, Pierre-Philippe a fui le STO et est entré dans la clandestinité. Nous n’avons eu des nouvelles de lui que par sa fiancée, Odette, qu’il devait épouser», témoigne sa sœur. La suite de son parcours a pu être en partie reconstituée par Jean Présent, membre ami de la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants Patriotes (FNDIRP). Pierre-Philippe Crépin a rejoint un maquis des Pyrénées et a combattu aux côtés de résistants anarchistes. Il a ainsi permis à de nombreux Français de fuir vers l’Espagne. Il a été tué en Haute-Loire en tentant de rejoindre les forces alliées. Ses obsèques ont eu lieu à Conflans en juillet 1949, sous l’égide du maire de l’époque, Léon Dupont. (2)
* Date de naissance indiquée par MemorialGenweb.
(1) Jacques Defer
D'après Yannick Amossé et Jean Présent, La Résistance à Conflans-Sainte-Honorine, Montreuil, Le temps des Cerises, 2013.
(2) La gazette du Val-d'Oise, 13 juin 2013.