Geneviève Anthonioz - de Gaulle lors de l'inauguration de la plaque commémorative de la rue Bonaparte

Légende :

Geneviève Anthonioz - de Gaulle lors de l'inauguration de la plaque commémorative apposée au 68 rue Bonaparte, Paris 6e, le 8 mai 1991, rappelant la vague d'arrestations qui décima le mouvement Défense de la France le 20 juillet 1943.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en couleur

Date document : 8 mai 1995

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Analyse média

Dans son allocution, citant notamment Bernanos : "l'honneur, c'est un instinct comme l'amour", Geneviève de Gaulle évoqua ceux qui après le combat de la Résistance, connurent l'enfer des camps de concentration et y perdirent la vie pour la plupart. Elle ajouta "Ils ont franchi cette porte, une porte insignifiante en apparence, une porte comme toutes les portes de la rue Bonaparte et derrière cette porte, il y avait leur destin. Deux destins d'ailleurs se croisaient dans cette librairie, celui des résistants qui y ont été arrêtés et celui de ces policiers, et malheureusement de policiers français, la bande Bony et Lafont qui ont été des complices de l'ennemi".

Elle cita Jacques Lusseyran, qui écrivait dans le numéro de Défense de la France du 14 juillet 1943 : "seuls ceux qui savent avoir perdu la liberté la possèdent", et ajouta "seuls ceux qui ont vu s'éloigner par la petite fenêtre grillagée d'un wagon plombé le paysage de la patrie savent ce qu'était la France. Seuls ceux qui ont vécu dans les camps de concentration, épouvantable humiliation jour après jour de se voir dégradé, affaibli, ceux-là seuls qui ont été les victimes de SS, de surveillantes, pire encore d'un régime concentrationnaire, ceux-là savent aussi ce qu'est la fraternité : Pierre Marx, Jean-François Sénelier, Pierre Bizos, Jean Benier, Maurice Lamy, Hubert Viannay, c'est vous qui êtes les vainqueurs, c'est vous qui avez gagné votre vie et votre mort. Citant Rilke, le général de Gaulle disait au fort de Vincennes devant les tombes des fusillés : "Chacun mérite sa propre mort". Nos camarades qui, le 20 juillet 1943, ont franchi cette porte du 68 rue Bonaparte, ils ont bien mérité leur propre mort".


"Notre 6e", juin 1991

Contexte historique

Le 20 juillet 1943, le mouvement Défense de la France est frappé par une série d'arrestations. En effet, la Gestapo française (la bande Bony-Laffont) a tendu une souricière dans la librairie de Mme Wagner "Au vœu de Louis XIII", 68 rue Bonaparte (VIe arrondissement), qui servait de boîte aux lettres au mouvement. Plus d'une cinquantaine de membres de Défense de la France sont arrêtés ce jour-là dont Jacqueline Pardon, Jacques Lusseyran, Maurice Lamy, Jean-Marie Delabre et Geneviève de Gaulle. Jacqueline Pardon est libérée par manque de preuves en décembre 1943. Tous les autres vont être déportés.


Cécile Vast in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004