Tract "De jeunes patriotes viennent de mourir", sans date
Légende :
Tract intitulé "De jeunes patriotes viennent de mourir pour la liberté de la France", sans date
Ces cinq jeunes communistes seront les premiers fusillés de Touraine, le samedi 16 mai 1942, au camp du Ruchard (à Avon-les-Roches)
Genre : Image
Type : Tract
Source : © Archives municipales de Tours - Fonds Jean Meunier 5Z2-3 Droits réservés
Détails techniques :
21x28.
Date document : Mai 1942
Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Indre-et-Loire - Tours
Analyse média
Retranscription :
"DE JEUNES PATRIOTES VIENNENT DE MOURIR POUR LA LIBERTE DE LA FRANCE
Le peuple tourangeau se recueille devant ces jeunes combattants morts en héros sous les balles des criminels nazis en unifrme
MAXIME BOURDON - ROBERT COUILLAUX - ANDRE ANGUILLE - JACQUES FOUASSIER - ROBERT GUILBAUT
ont renouvelé le passé glorieux des francs-tireurs de 1871, gloire à eux tous, que leurs noms restent gravés dans notre conscience, vengeons-les
contre leurs bourreaux en suivant leur exemple, que chaque goutte de sang qui entâche ces barbares leur soit repris au centuple.
Ces soudards se sont cachés pour exécuter leur crime comme ils refusent de remettre aux familles de ces martyrs leurs dernières pensées.
Les Tourangeaux sauront faire rendre gorge à la horde nazie ainsi qu'à ses traîtres qui les ont remis en ces mains;
Citoyens, à l'action ; chaque heure de travail non exécuté pour Hitler, chaque sac de blé caché, chaque machine détruite ou déteriorée,
chaque nazi qui disparaît est un pas en avant contre l'oppresseur.
AUX ARMES, L'HEURE DE LA LIBERATION A SONNE
VIVE LE FRONT NATIONAL POUR UNE FRANCE LIBRE ET HEUREUSE !!!!!"
Contexte historique
Maxime Bourdon est né en mars 1917. Ajusteur aux usines Rocher-Rooy. Il demeure à Saint-Pierre-des-Corps. Son père a été tué à la guerre de 1914-1918. Sa mère est décédée. Il a été élevé par sa grand-mère à qui il portait une profonde affection. Jeune homme d'action, de courage et de volonté, il est un organisateur dynamique de la lutte clandestine des jeunes communistes de Saint-Pierre.
Il acquiert vite des responsabilités sur le plan départemental pour l'organisation de la jeunesse au sein du Front national et des premiers groupes armés. Arrêté le 4 mai 1942 par des policiers français, il est odieusement battu, les mains liées dans le dos. Il s'en faut de peu qu'il ne meure d'étranglement alors qu'on essaye de lui faire avouer le nom de ses camarades.
Livré aux Allemands, qui le torturent à leur tour, il est lui aussi, avec quatre autres jeunes communistes, condamné à mort par le conseil de guerre allemand du 14 mai 1942. Alors qu'on leur a désigné un avocat (collaborateur) d'office et que ce dernier essaie (pour la forme) de dire que ces cinq jeunes patriotes regrettent leur action, Maxime Bourdon se dresse dans le box et lui rétorque: "Nous ne vous avons pas choisi. Vous n'êtes donc pas qualifiés pour parler en notre nom. Nous ne regrettons rien, sinon de ne pas en avoir fait plus".
Entraînant ses camarades aux chants de L'Internationale et de La Marseillaise, Maxime Bourdon tombe le samedi 16 mai 1942, au camp du Ruchard avec ses quatre jeunes copains. Il avait 25 ans.
Agé de 25 ans en 1940, ajusteur à Tours, membre des FTP, Robert Couillaud (et non "Couillaux") est arrêté pour distribution de tracts le 30 avril 1942 et fusillé le 16 mai 1942 au camp du Ruchard.
André Anguille est né le 14 avril 1920. Ajusteur. Il habitait avec sa mère à Saint-Pierre-des-Corps, 21, rue Martin-Audenet.
Militant de la Jeunesse communiste, il s'engage, dès la fin 1940, dans l'action résistante. Ses copains l'avaient gratifié du fier surnom de "Balthazar".
Dans la nuit du 30 avril 1942, alors qu'il colle des affiches patriotiques appelant à la Résistance en compagnie de deux camarades (Couillaud et Guilbault), ils sont arrêtés par des policiers français.
Battus, ils sont, dès le lendemain, livrés aux Allemands.
Le jour de l'Ascension, le jeudi 14 mai 1942, André Anguille est traduit devant le tribunal de guerre nazi. Il est condamné à mort ainsi que ses deux camarades. Il en sera de même pour Bourdon et Foussier. André Anguille avait 22 ans.
André Foussier (et non "Jacques Fouassier"), âgé de 21 ans en 1940, résidant à Tours, est membre du Front national. Avec Elisabeth Le Port, il lance et assure la distribution du journal clandestin La Lanterne. Arrêté le 7 mai à son domicile par la police française et la Gestapo, il est fusillé le 16 mai 1942.
Informations transmises par le CDDP 37 - réseau Canopé Indre-et-Loire.
