Contexte historique

La loi du 17 février 1943 institue le Service du travail obligatoire (STO). Contraignant au départ des classes d'âge entières, elle joue un rôle accélérateur de la Résistance : refuser le STO signifie entrer dans l'illégalité et, très souvent, dans le combat clandestin. De fait, de nombreux réfractaires vont rejoindre, partout en France, organisations résistantes et maquis. Pour ce faire, réseaux et mouvements les aide à se pourvoir d'une nouvelle identité, afin de les mettre à l'abri des recherches. Empêcher les requis de partir afin de ne pas vider la France de ses forces vives et de ne pas voir celles-ci se mettre au service de l'industrie du Reich devient un objectif prioritaire pour des organisations qui n'ont de cesse de dénoncer, dans leurs publications clandestines, cette "déportation". La France Libre, par la voie des ondes, ne manquent pas d'appeler à la désobéissance. Dans cette perspective, les médecins se mobilisent pour établir de faux certificats médicaux retardant ou compromettant le départ fatidique. De même, la destruction des fichiers recensant la population en âge de partir s'impose comme une nécessité.

La création d'un Comité anti-déportation (CAD) apparaît comme la volonté de rendre plus efficace la lutte contre le STO. Ce comité est créé à l'été 1943 par Yves Farge à la demande du Conseil national de la Résistance. Le CAD a en charge de renseigner la Résistance sur les intentions allemandes en matière de déportation dans le cadre du STO, de faire fabriquer et distribuer de fausses cartes de travail et d'alimentation, de collecter des fonds et de les distribuer aux maquis.

Yves Farge