Fortifications allemandes du Mur de l'Atlantique

Légende :

Batterie Lindemann de Sangatte (Pas-de-Calais)

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Bundesarchiv, Bild 146-1977-050-03 / Maier / CC-BY-SA Libre de droits

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 1942-1943

Lieu : France - Hauts-de-France (Nord - Pas-de-Calais) - Pas-de-Calais

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Analyse média

Inaugurée le 19 septembre 1942, la batterie Lindemann (du nom du commandant du cuirassé Bismarck décédé le 27 mai 1941) se situe à quelques encablures de Calais sur le mont des Noires-Mottes. Celui-ci domine à la fois la ville de Sangatte et la côte anglaise distante d'une trentaine de kilomètres. Il s'agit de la plus importante batterie côtière de marine de tout le mur de l'Atlantique. Cette batterie, fleuron de l'armée allemande, constitue une batterie modèle pour la propagande du Reich, et voit passer un grand nombre de dignitaires, officiers supérieurs, visiteurs de marque... La batterie est constituée de trois casemates dont la turm Cäsar visible sur ce cliché
Le 26 septembre 1944, la garnison allemande de la batterie Lindemann se rend aux soldats canadiens.
Lors de la réalisation du tunnel sous la Manche, à la fin des années 1980, le site a été utilisé pour y déverser les remblais de creusement du tunnel, ce qui le fît disparaître totalement.


D'après Alain Chazette, Les batteries côtières du Nord - Pas-de-Calais, éditions Histoire & Fortifications, 2006

Contexte historique

Après l'invasion de l'URSS et l'entrée en guerre des États-Unis, l'Allemagne passe, à l'Ouest, d'une stratégie offensive, avec le plan d'invasion de l'Angleterre, à une stratégie défensive. Le 14 décembre 1941, Hitler fait connaître une directive qui évoque la nécessité de construire le long des côtes occidentales un mur capable de repousser toute tentative de débarquement. Le front de l'Est absorbant de plus en plus de troupes, il est nécessaire d'accélérer les travaux, faute de divisions suffisantes pour assurer la défense des côtes. Une autre directive, du 24 mars 1942, prévoit de fortifier les points les plus exposés, Hitler considérant que le débarquement aura lieu à proximité d'un port important. Les travaux sont confiés à l'organisation Todt et commencent véritablement à l'automne 1942.

En novembre 1943, le maréchal Rommel est nommé Inspecteur général des fortifications côtières. Fin 1943, le maréchal Rommel devient inspecteur général des fortifications côtières. Il veut en améliorer les défenses : obstacles de plage, nombreuses mines contre les barges, les chars et les fantassins. Son but : arrêter l'envahisseur sur le rivage même. Il fait planter aussi sur les plages et les prairies bien dégagées des pieux, les "asperges de Rommel" pour empêcher l'atterrissage de planeurs. Enfin, il fait développer une ligne de repli située de trois à cinq kilomètres sur l'arrière du littoral.

Une batterie côtière du mur de l'Atlantique peut se définir schématiquement ainsi : généralement développée autour de quatre canons, elle est isolée dans un périmètre défensif réunissant champ de mines, réseau de fil de fer barbelés, lance-flammes à demi enterrés. Les casemates de tir abritant les canons sont placées de part et d'autre du poste de direction de tir. Sur l'arrière de celui-ci, des encuvements pour DCA légère. A chaque extrémité de la position, une casemate de flanquement incorporant un canon, défendant l'approche du rivage. A proximité, un projecteur, pour le tir de nuit. Sur les arrières, des abris pour les soldats et des soutes à munitions. De petits blockhaus de 10-20 mètres cubes de béton, dénommés tobrouks permettent l'utilisation d'une mitrailleuse ou d'un mortier, pour la défense rapprochée de la position. La liaison entre les différents bunkers est assurée par téléphone de campagne, le PC de la position étant relié par téléphone de campagne ou par radio aux PC des positions voisines et au QG dont il dépend.

Pendant la durée des travaux, près de 15 000 ouvrages vont être édifiés sur les côtes ouest de l'Europe, employant près de 450 000 personnes. Au moment du Débarquement, les travaux ne sont toujours pas achevés.

La connaissance exacte des travaux exécutés par l'organisation Todt est l'un des objectifs majeurs des mouvements et réseaux de Résistance. Les informations recueillies transmises le plus souvent par radio ne laissent aucun détail ignoré : emplacements exacts, épaisseur des bunkers et des constructions, importance des garnisons, nombre de travailleurs, implantation de la défense antiaérienne, etc. L'action aérienne des alliés est étroitement liée aux résultats de leurs investigations.


Fabrice Bourrée

D'après les notices "Mur de l'Atlantique" des CD-ROMs sur la Résistance en Charente-Maritime, dans les Landes, la Manche, AERI.