Funérailles des victimes d'Ascq
Légende :
Une foule estimée à 20 000 personnes se rend à Ascq le 5 avril 1944 à 11 h 30 pour les funérailles des 86 civils massacrés par les SS dans la nuit du 1er au 2 avril.
Genre : Image
Type : Photographie
Source : © Mémorial Ascq 1944 Droits réservés
Détails techniques :
Photographie analogique en noir et blanc
Date document : 5 avril 1944
Lieu : France - Hauts-de-France (Nord - Pas-de-Calais) - Nord - Ascq
Contexte historique
À la suite d'un modeste attentat contre un convoi militaire aux abords de la gare d'Ascq dans la nuit du 1er au 2 avril 1944, la population est violentée et quatre-vingt-six civils innocents sont fusillés.
Une foule estimée à 20 000 personnes se rendra à Ascq le 5 avril à 11 h 30 pour les funérailles. Aucun uniforme allemand ne sera vu, à la suite d'une demande du préfet Carles. Cette même journée sont recensés par la police beaucoup de mouvements liés au massacre. Sur les 11 820 ouvriers des 38 usines de la région lilloise, 1 535 vont aux obsèques, 1 443 ont observé une minute de silence, 800 ont travaillé pour donner une heure de salaire aux veuves, 7 177 ont cessé le travail de 11 h 30 à 12 h. Seuls 875 ouvriers ne se sont pas associés à ces manifestations. Les ateliers de la SNCF d'Hellemmes et de Fives ont envoyé chacun 400 employés ou ouvriers.
Malgré l'interdiction formelle des Allemands de prononcer un discours, le cardinal Liénart s'exprime devant la foule et les victimes ; il déclare : « j'adresse à toutes les autorités dont la présence donne à cette cérémonie le caractère d'un hommage officiel de la France à ses morts, l'expression de ma vive gratitude ». Les groupements officiels multiplient les motions de protestation et demandent réparation. Un peu d'argent sera donné par les instances officielles pour les orphelins, et beaucoup d'ouvriers travaillèrent en plus pour donner une part de leur salaire aux veuves. La solidarité des gens de la région sera jugée exemplaire par beaucoup d'observateurs.
Le Réveil du nord relate ainsi ces funérailles : "Mercredi matin, sous le ciel gris de la région embrumée de tristesse, se sont déroulées les funérailles d'Ascq. Dans la calme cité campagnarde, dès 8 heures, la foule tenait, en défilant devant les cercueils, à apporter aux êtres chers, un ultime hommage. Mais bientôt, sonnait l'heure du départ et la cérémonie se poursuivait vers l'église, voisine de l'hôtel de ville où S.E. le cardinal Liénart prononça une courte et émouvante allocution. Après l'absoute donnée par le cardinal Liénart, ce fut, au milieu de la foule, le tout dernier voyage des morts. Le conseil municipal d'Ascq, avec son maire, monsieur Delebart, conduisait le deuil suivi des familles à qui le préfet régional, monsieur Carles, avait apporté ses condoléances émues. Le spectacle de cette manifestation d'un caractère profondément émouvant dans sa simplicité, était poignant. Après l'inhumation au cimetière d'Ascq, la foule se dispersait."
Crimes Hitlériens, Ascq, Le Vercors, Louis Jacob, collection Libération, Éditions Mellottée (Paris), 1946, pages 63 à 67, chapitre Les Funérailles.
Site internet "Mémoires d'Ascq"
Page wikipedia consultée le 10 juin 2015