Remise du fanion de l’unité des volontaires féminines de la France libre

Légende :

A Londres, le général de Gaulle remet le fanion de l’unité des volontaires féminines de la France libre à son commandant, le capitaine Hélène Terré, le 12 novembre 1942.

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : OFIC

Source : © ECPAD FFL 138-4341 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 12 novembre 1942

Lieu : Angleterre - Londres

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Contexte historique

Dès 1940 à Londres, après la défaite française, la Résistance extérieure s’organise et les premières femmes répondent présentes à l’appel du 18 juin du général de Gaulle. L’armée de la Libération se met en place et compte très rapidement des femmes dans ses rangs. C’est une première dans l’histoire militaire française : ces femmes signent un engagement militaire au même titre que les hommes et décident alors de servir leur pays, mission jusqu’alors réservée au sexe masculin. Cet engagement est le résultat de la loi dite « Paul-Boncour » du 11 juillet 1938 sur l’organisation de la nation en temps de guerre, qui envisage pour la première fois de faire appel à toute personne en âge de combattre, indépendamment de son sexe. Même si pendant la Première Guerre Mondiale, des femmes avaient déjà porté l’uniforme militaire, elles étaient en fait, le plus souvent, infirmières civiles. En 1939, elles sont six mille six cents à s’engager dans l’Armée Française, en vertu de la loi du 11 juillet 1938. Elles sont alors majoritairement ambulancières et/ou servent dans les Sections Sanitaires Automobiles (SSA). Une autre grande nouveauté est d’avoir confié le commandement de toutes ces sections à des femmes. En 1940, après la défaite française, les SSA sont dissoutes et immédiatement après l’appel du Général de Gaulle, les FFL s’organisent et doivent, contre toute attente, faire face à une mobilisation féminine sans précédent, qui répond à un engagement volontaire et non à un appel à mobilisation.

Le 7 novembre 1940, à Londres, est fondée la première unité militaire du « Corps féminin des Volontaires Françaises » plus souvent appelé « Corps féminin des FFL », dirigé par l’ancienne championne de tennis Simone Mathieu puis par Hélène Terré. A l’origine composée de vingt-six femmes, cette formation répond au patriotisme de quelques femmes souhaitant œuvrer pour la libération de la France aux côtés de l’Angleterre. Désireux d’unir toutes les volontés autour de son combat, de Gaulle, bien que réticent, autorise la création de cette unité féminine des FFL et évite ainsi à ces volontaires d’être tentées de s’engager dans les ATS britanniques. Cette concrétisation s’obtient aux termes d’une lutte de pouvoir et d’intérêts avec Churchill, hostile à la création d’une deuxième armée féminine sur le territoire anglais. Ce n’est qu’à partir de 1940 que les appels à la Résistance française lancés depuis Londres commencent à considérer que les femmes, au même titre que les hommes, ont un rôle à jouer. Institutionnalisé le 16 décembre 1941, le Corps Féminin prend le nom de « Corps des Volontaires Françaises » (CVF) par un décret stipulant que ce corps est une « formation militaire auxiliaire féminine ». L’objectif du CVF est de remplacer tous les hommes aptes au combat par des femmes dans des emplois qu’elles peuvent exercer… sans « dénaturer » le sexe féminin. LA femme combattante n’existe pas encore… Si la loi Paul-Boncour a ouvert les portes de l’armée aux femmes, elle ne leur donne pas pour autant accès à la sphère du combat et au maniement des armes qui restent l’apanage des hommes.


Extrait de Elodie Jauneau, « Des femmes dans la France combattante pendant la Deuxième Guerre mondiale : Le Corps des Volontaires Françaises et le Groupe Rochambeau », Genre & Histoire [En ligne], 3 | Automne 2008, mis en ligne le 14 décembre 2008, consulté le 08 juin 2015. http://genrehistoire.revues.org/373