Sabotage au triage ferroviaire d'Ambérieu-en-Bugey

Légende :

Le 5 juillet 1944, les cheminots d'Ambérieu, de connivence avec les maquisards du camp Verduraz, s'emparent de la cargaison de tabac transportée par un train au niveau de Torcieu puis renvoient les wagons et la locomotive sans chauffeur en marche arrière en direction de l'aiguillage d'Ambérieu où le télescopage provoque cet enchevêtrement de wagons.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © coll.Musée départemental d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de l'Ain et du Haut-Jura Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 5 juillet 1944

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ain - Ambérieu-en-Bugey

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Contexte historique

Le sabotage ferroviaire, exalté par la Bataille du Rail de René Clément, est devenu la forme d’action résistante la plus emblématique, d’autant plus qu’elle est celle qui a laissé le plus de traces, avec la propagande. Les sabotages ferroviaires, expérimentés à partir de juillet 1941, décollent véritablement à partir de l’été 1943 et culminent un an plus tard, durant les combats de la Libération afin de perturber les déplacements des troupes allemandes. Combinés aux bombardements alliés, ils font alors chuter le trafic de mois en mois. En juillet 1944 le trafic journalier (calculé en nombre de wagons chargés) est réduit à 10% de celui de 1939, en août à 5%.

Les sabotages faisaient souvent l’objet de relevés photographiques de la part des autorités, comme parfois de photos d’amateurs prises par des cheminots. Cette photo, avec d’autres des mêmes wagons prises sous différents angles, est la trace la plus connue des sabotages à répétition ayant frappé à l’été 1944 Ambérieu-en-Bugey, un des principaux dépôts ferroviaires de l’Est de la France. C’est là, dans la nuit du 6 au 7 juin que les maquis de l’Ain aidés de cheminots dirigés par Gaston Brücher et Georges Buttard ont réussi le plus important sabotage de locomotives de l’occupation : 52 machines du dépôt. Le 17 juin, c’est au tour de l’Atelier de levage. Et le 5 juillet, les mêmes subtilisent le «Coucou de manœuvre » avec plusieurs wagons, puis renvoient à pleine vitesse le convoi en marche arrière vers le triage. C’est peut-être à cause de ce saisissant effet de wagons dressés vers le ciel que ce sabotage du 5 juillet, quoique sans doute le moins efficace, a été diffusé après-guerre via la photographie.


Bruno Leroux, Traces de Résistance, Fondation de la Résistance, 2011.
Bibliographie : "Les cheminots dans la Résistance", n° spécial 2005 de La Lettre de la Fondation de la Résistance ; Gérard Joud, Voies ferrées de l’Ain, tome 2 : Ambérieu cité cheminote, s.l., Gérard Joud, 2010.