Cendres humaines dans l'église d'Oradour-sur-Glane

Légende :

Au lendemain du massacre d'Oradour-sur-Glane où 642 personnes avaient été tuées, des secouristes de la Croix-Rouge française, originaires de Haute-Vienne, dirigés par le Chanoine Schneider, avaient mené dans des conditions effroyables, une mission particulièrement difficile : récupérer et identifier les corps des victimes lorsque cela était possible, leur donner une sépulture et rassembler les cendres de l'église.

Genre : Image

Type : Carte postale

Source : © Collection Fabrice Bourrée Droits réservés

Détails techniques :

Carte postale tirée à partir d'une photographie en noir et blanc

Date document : 1944-1945

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Limousin) - Haute-Vienne - Oradour-sur-Glane

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Analyse média

Le matin du 13 juin, les équipes de secours montent sur Oradour. Sur les plateaux de marchandises, des cercueils, des outils et de la chaux. Equipés de gants de caoutchoucs, de blouses et de masques, les secouristes entament leur funeste travail. Ils cherchent et relèvent des dizaines et des dizaines de corps, enfouis sous les décombres ou entassés dans des charniers à peine camouflés. « Ceux que nous pouvions identifier, grâce aux papiers d’identité qu’ils portaient sur eux ou à leurs bijoux, étaient placés dans des cercueils, les autres transportés vers des fosses communes, à l’aide des volets des maisons en guise de brancards ». Seulement 10% des 642 victimes du massacre pourront être reconnues. Les recherches durent ainsi durant 8 jours. Entre 140 et 170 secouristes sont désormais mobilisés à Oradour. Les fouilles dans l’église sont les plus fastidieuses. « Ce n’était plus qu’un tapis de cendres, nous en avions jusqu’aux genoux. Nous les ramassions à la pelle pour tenter d’identifier chaque objet retrouvé et mettre à part les fragments d’os. Nous avions la certitude que tous ces gens avaient été tués à l’intérieur de l’église. On saura plus tard que ces cendres étaient constituées à 80 % de cendres humaines… Nous avons notamment récupéré une boucle d’oreille appartenant à la fiancée d’un jeune secouriste et les lunettes d’un petit garçon ». Les preuves du massacre perpétré ici sont partout : les murs sont criblés de balles, une caisse contenant sans doute une bombe au gaz est découverte sur le sol. « Deux femmes ont tenté de fuir par les vitraux. L’une d’elle a succombé à sa chute. Tous ceux qui auraient pu échapper aux tirs des soldats ont succombé aux flammes ou ont péri écrasés par l’effondrement de la toiture ».


"Le drame d'oradour-sur-Glane", site internet de la Croix-Rouge française

Contexte historique

Le 10 juin 1944, un détachement de la Panzerdivision Das Reich de la Waffen-SS investit le village d'Oradour-sur-Glane, situé à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Limoges. Les Allemands rassemblent alors les habitants sur le champ de foire. 

Les hommes sont ensuite réparis en différents lieux repérés par les SS puis exécutés par des rafales de mitrailleuses. Pendant ce temps, les femmes et les enfants sont enfermés dans l'église et des SS y déposent une caisse d'explosifs et de la paille. Le feu commence de ravager l'édifice. Pour s'assurer de l'extermination de tous les occupants, les SS leur tirent dessus et lancent des grenades. Avant de quitter les lieux, ils pillent le village et achèvent de l'incendier. Au total, ils laissent 642 victimes. 

Il s'agit du plus grand massacre de civils commis en France par les armées allemandes qui transposent sur le front de l'Ouest des pratiques courantes sur le front de l'Est.


Fabrice Bourrée
Sources : http://www.oradour-souviens-toi.org/