Analyse média

Les communistes étrangers regroupés dans les FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisans de la Main d’œuvre Immigré) ont été en pointe dans la guérilla urbaine contre l’occupant allemand, à Paris (groupe Manouchian), Toulouse (35e Brigade Marcel Langer), Lyon (bataillon Carmagnole), Grenoble (bataillon Lliberté) et Marseille. Sarkis Bedoukian appartient à la « compagnie Marat », qui fait partie des FFI soulevés à Marseille à l’approche des troupes françaises débarquées en Provence. Il sera tué devant la Préfecture quelques heures après l’instant fixé par cette photographie où il est en compagnie de son camarade grec Vassilas Stamboulis.

Celle-ci, comme d’autres de la libération de Marseille, a été prise par une jeune photographe membre des FTP-MOI, fille d’un mineur juif polonais et mariée avant-guerre à un militant ouvrier belge : Julia Pirotte. Repliée à Marseille en 1940, elle a vécu de la photographie, en particulier comme reporter pour la revue Le Dimanche illustré, tout en devenant agent de liaison clandestin. Son reportage sur la libération de Marseille est publié dans la presse nouvelle après la Libération, ainsi que des photos reconstituées de maquis. Retournée en Pologne après la guerre, son travail est redécouvert dans les années 90, après la chute du Mur de Berlin.