Article "Un résistant de la première heure, Jean Meunier", in Le Réveil
Légende :
Article de presse intitulé "Un résistant de la première heure, Jean Meunier", signé de son ami Paul Racault, paru dans Le Réveil, 29 avril 1945. La présence de ce document dans le fonds Meunier est précieuse car l'auteur signale des pseudos de Meunier dont certains (FARINET, BERRY) se retrouvent sur d'autres archives du fonds.
Genre : Image
Type : Article de journal
Source : © Archives municipales de Tours - Fonds Jean Meunier 5Z36/41 Droits réservés
Détails techniques :
Document imprimé.
Date document : Sans date
Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Indre-et-Loire - Tours
Analyse média
Cet article, écrit par Paul Racault, un ami de longue date, revient sur le parcours clandestin de Jean Meunier. La date à laquelle il a paru n'est pas anodine, puisqu'elle correspond au premier tour des élections municipales. Il n'est donc pas interdit de penser qu'en plus de proposer le portrait d'un résistant tourangeau de premier ordre, l'article cherche à le promouvoir en vue de la bataille électorale annoncée.
Tandis que dès juillet 1940, le régime de Vichy a procédé à la dissolution de la SFIO (Parti socialiste), les militants socialistes, dont J. Meunier, sont parvenus à le reconstituer dans la clandestinité l'année suivante. Engagé en septembre 1939, J. Meunier combat de janvier à juin 1940 en Sarre (Allemagne). Fait prisonnier le 21 juin 1940, il ne sera libéré qu'en 1941. De retour à Tours, J. Meunier, par l'intermédiaire d'André Le Trocquer, s'empresse d'écrire à Léon Blum, alors emprisonné, pour lui faire part de son absolue fidélité à la SFIO. Peu de temps après, il est révoqué de ses fonctions de conseiller municipal de Tours.
Paul Racault donne ensuite un certain nombre d'exemples de missions de renseignement dont s'est acquitté J. Meunier : informations sur les installations aériennes secrètes, les relais téléphoniques, soustraction de documents au siège de la Gestapo, etc. Par ailleurs, Meunier, qui exerçait la profession d'imprimeur, a fabriqué un grand nombre de fausses cartes d'identité et de tracts antiallemands. Il a aussi hébergé des parachutistes anglais et réceptionné de nombreux parachutages. Dans la clandestinité, Meunier prend les identités et pseudonymes de "Molinor, Mistral, Gutenberg, Jacques Mercier, Jacques Moulin, Jacques Dumoulin, Farinet et Marinier, et n'hésite pas à multiplier les travestissements pour éviter de se faire repérer lors de ses nombreux déplacements. C'est aussi à Jean Meunier que l'on doit la mise sur pied du réseau CND-Castille et du mouvement Libération-Nord en Indre-et-Loire. Paul Racault est plus qu'allusif à ce sujet.
Bientôt, recherché par la Gestapo, il est contraint de quitter Tours. Sa propre maison est occupée par Clara Knecht, la redoutable maîtresse du chef de la Gestapo de Tours, Georg Bruckle.
Jean Meunier est ensuite chargé d'organiser le Comité départemental de Libération (CDL) d'Indre-et-Loire. Il travaille en parallèle à la parution du journal La Nouvelle République.
Appuyé par le Gouvernement provisoire, il devient maire de Tours dès le 1er septembre 1944, puis siège à l'Assemblée consultative en décembre 1944.
Paulina Brault