Contexte historique

Après l’élection de François Mitterrand en 1981, le Père Wresinki est reçu à plusieurs reprises à l’Elysée. Dans un contexte de crise économique et d’aggravation de la grande pauvreté, la lutte contre la misère devient un combat médiatique, notamment porté par Les Restos du Cœur fondés par l’humoriste Coluche. Pourtant, ATD Quart Monde ne situe son action sur ce terrain. Le Père Joseph refuse de se limiter à la mise en place de mesures d’urgence. Il réfléchit, au sein du Conseil Economique et Social , où il siège en tant que « personnalité qualifiée », à des dispositifs pérennes afin d’agir durablement contre la grande pauvreté. Il y présente en 1987 un rapport très détaillé sur les conditions de vie des plus pauvres, soumis à la précarité et l’exclusion. Le combat d’ATD Quart Monde se déplace alors : au nom de la défense des droits fondamentaux de l’Homme, la lutte contre la misère doit devenir un objectif prioritaire, comme le rappelle le rassemblement organisé au Trocadéro à l’occasion des 30 ans du mouvement.

Après le décès du Père Joseph survenu en février 1988, Geneviève Anthonioz-de Gaulle reprend ce combat. Nommée au Conseil Economique et Sociale en tant que « personnalité qualifiée », elle entend faire adopter une loi d’orientation sur la grande pauvreté. Outre les travaux menés par un comité d’évaluation sur les conditions des sans-logis, la présidente d’ATD Quart Monde profite d’un contexte favorable à la mobilisation. A l’occasion du bicentenaire de la Révolution française, ATD lance une vaste campagne qui aboutit à la rédaction d’un « Cahier du quart monde », cahier de doléances remis au président François Mitterrand lors de sa visite à l’Elysée. Elle lui expose le projet de proposition de loi contre la grande pauvreté.