Remi Bayle de Jessé
Légende :
Portrait de Remi Bayle de Jessé, ingénieur des Eaux et Forêts, pionnier du Vercors, sans date
Genre : Image
Type : Photographie
Producteur : Famille Bayle de Jessé
Source : © Archives famille Bayle de Jessé Droits réservés
Détails techniques :
Reproduction de photographie analogique en noir et blanc.
Date document : Sans date
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Isère
Contexte historique
Remi Bayle de Jessé (1910-1955)
Remi Bayle de Jessé est né à Cannes le 24 novembre 1910.
Sorti de l'Institut National Agronomique en 1931, il entra à l'Ecole Nationale des Eaux et Forêts avec la 106e promotion où ses camarades ne tardaient pas à remarquer en lui des qualités exceptionnelles. Il attirait la sympathie de tous par sa grande serviabilité et son esprit impartial. Sa remarquable personnalité se manifestait déjà dans la vigueur et la profondeur de son jugement, dans son sens aigu de l'observation qui s'exerçait particulièrement au cours des tournées et dans la grande élévation de ses sentiments.
Il débuta dans la carrière forestière en Algérie où il servit tour à tour à Constantine et à Batna, puis rentra dans la métropole comme chef de cantonnement à Digne. Mobilisé le 6 septembre 1939 au 18e régiment du génie comme lieutenant radio-télégraphiste, il participa aux hostilités du début de la guerre dans la bataille de Belgique et, emporté par la débâcle, fut fait prisonnier à Rennes le 19 juin 1940. Mais BAYLE de JESSÉ ne pouvait se résigner à la captivité. Après un mois à peine de détention, il réussit à s'évader et à gagner la zone sud où il reprit sa place dans les rangs de l'Administration, gardant au cœur le secret espoir d'une prompte libération. Chez cet homme d'action, de telles aspirations ne pouvaient se traduire que par un engagement formel.
Son affectation en 1941 au cantonnement de Villard-de-Lans dans l'Isère va lui permettre de jouer un rôle de premier plan dans la lutte pour la libération. C'est dans les sauvages forêts de son cantonnement qu'avec son actif concours se constitua l'héroïque maquis du Vercors. En février 1943, il fait partie du Comité de cinq membres qui organisa sous l'autorité du Général Delestraint, mort en déportation, le premier groupe clandestin du Vercors. Il se dépense sans compter au mépris des plus graves dangers pour organiser le ravitaillement du plateau, fournir les véhicules, les explosifs nécessaires.
En mai 1943, il est prévenu de l'imminence de son arrestation par l'occupant. Père de quatre jeunes enfants, il aurait pu cesser son activité clandestine; il entendit néanmoins la poursuivre afin de protéger son personnel qui, à son exemple, fit également preuve d'un magnifique dévouement.
Arrêté le 29 mai 1943, il subit de multiples interrogatoires avec beaucoup de courage et d'intelligence. Le conseil de guerre de la IVe armée italienne le condamna à sept années de réclusion, le 13 juillet 1943. Il fut déporté en Italie au bagne de Fossano où il eut à supporter de terribles souffrances physiques et morales. Il réussit une nouvelle fois à s'évader et s'échappa le 11 septembre 1943 sous le feu des sentinelles. Il parvint à regagner la France où, épuisé, il dut mener pendant de longs mois la vie clandestine.
En mai 1944, il rejoignit les groupes de résistance de Saint-Marcellin et participa à la dernière bataille du Vercors en juillet 1944, acquérant ainsi les titres qui lui valurent, en 1944, l'attribution de la Médaille de la Résistance.
Après la libération, il reprit son poste de chef de cantonnement à Grenoble. En 1946, il fut affecté au Mans comme Inspecteur chef de service. Licencié en droit, il devint rapidement un spécialiste averti du droit forestier et se vit confier à ce titre, en 1949, la direction du Service du Contentieux à la Direction Générale, poste qu'il occupa jusqu'à son décès.
Remi Bayle de Jessé s'est éteint le 5 juin 1955 à Paris. Ses obsèques ont eu lieu le 7 juin 1955 en l'église Notre-Dame de Boulogne. Une foule considérable y assistait.
Pour en savoir plus :
Une idée de dimension stratégique : le Projet Montagnards (G. Giraud)
Auteur : Paulina Brault
Sources :
D'après une biographie tirée de la Revue forestière française, accessible sur le site de l'Institut de l'Information Scientifique et Technique (INIST).