Croix des fusillés, Lyons-la-Forêt (Eure)

Légende :

Croix des Fusillés située dans la forêt de Lyons au dessus de l'Abbaye de Mortemer.

Genre : Image

Type : Stèle

Producteur : Annie RICHARD RANC

Source : © Geneanet Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Lieu : France - Normandie (Haute-Normandie) - Eure - Lyons-la-Forêt

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Analyse média

" Ici ... sont morts pour la France 23.24.25 août 1944 "
" Cette croix est érigée à l'emplacement où furent fusillés le 23 août 1944 cinq résistants de l'O.R.A. (Organisation de Résistance de l'Armée). Attaquants les troupes allemandes en pleine retraite des combats de Normandie, ils furent encerclés, pris, torturés et abattus sur place. Trois compagnons de résistance arrêtés quelques heures plus tard subirent le même sort. Promeneur souviens-toi de leur sacrifice. "

Y sont inscrits les noms suivants :

BALMINO Jean Benoît
BEAUCLÉ André
BELLIART Jean 
DERLY André Jean
LÉON Guy
LOUCOPOULOS René
OUVRY Gilbert 
PETAS Henri 
SAQUEPÉE Achille
SCHMITT Émile  
VALLAT Jean


Fabrice Bourrée

Contexte historique

Dans la soirée du 23 août 1944, une semaine avant la libération de Lyons, un groupe de résistants sous les ordres de Jean Balmino échoue dans une opération à la fontaine Sainte Catherine, près de l'abbaye de Mortemer. Le groupe, qui campe à la Croix, convient de recommencer le lendemain matin alors que les Allemands préparent l'encerclement du secteur. Le piège se refermera pour sept hommes qui seront fusillés et enterrés sur place. Le plus jeune n'avait que dix-neuf ans. Le 25 août, les Allemands arrêtent sur leur lieu de travail ou à leur domicile quatre hommes. Trois d'entre eux disparaîtront à jamais et le quatrième, qui a probablement tenté de s'enfuir, est abattu au Hêtre à Dieu.

Jean BALMINO (1894-1944), ingénieur chez Citroën, est arrêté à son domicile de Rosay. En 1940, il quitte l'entreprise Citroën pour échapper à la collaboration allemande. Il s'installe alors dans sa résidence de Rosay. Cette même année, son fils, âgé de 18 ans, quitte le domicile pour rejoindre les forces américaines en Afrique du Nord. Jean Balmino s'était engagé dans l'ORA en février 1944 et était devenu chef de la "trentaine" sur le secteur Rosay-Touffreville-Lisors sous les ordres de Roger Thuret.  Après la libération, Mme Balmino et son fils éplucheront en vain de nombreux registres de camps allemands et garderont de longues années le secret espoir de voir réapparaitre sur le seuil de la porte l'époux et le père disparu.

André BEAUCLE (1904-1944) est arrêté à son garage de Rosay. Il s'était engagé dans l'ORA en février 1944.

André DERLY (1896-1944), agriculteur, est arrêté à sa ferme du Coisel. Il s'était engagé dans l'ORA en mars 1944.

Jean VALLAT (1925-1944), étudiant, rejoint l'ORA en février 1944. Son corps est retrouvé le 30 août au lieu-dit "Mortemer".

Jean BELLIARD (1924-1944), venait occasionnellemnt à Lisors en vélo depuis Paris. Il travaillait aux PTT, employé au tri postal. Il rendait visite à son frère Pierre qui s'était réfugié à Lisors pour échapper au STO et occupé comme bûcheron. Son corps est retrouvé le 30 août au lieu-dit "Mortemer".

Guy LEON (1920-1944), bûcheron, rejoint l'ORA en mars 1944. Son corps est retrouvé le 30 août au lieu-dit"Mortemer".

Achille SAQUEPEE (1905-1944), ouvrier agricole, s'engage dans l'ORA en février 1944. Son corps est retrouvé le 30 août au lieu-dit"Mortemer".

Henri PETAS (1900-1944), ancien combattant en 1918,  Henri Pétas choisit la résistance dès 1940. Il intègre l'ORA en février 1944. Son corps est retrouvé le 1er septembre 1944 au lieu-dit"Le Clos Saint Antoine".  Meurtri par la tragique disparition de son père, Jacques, le fils de 18 ans, s'engage et participe à la campagne d'Alsace. 

Gilbert OUVRY (1917-1944), électricien auto au garage Citroën de Rouen, réfigué à Lisors, rejoint l'ORA en février 1944. Son corps est retrouvé le 19 septembre 1944 au lieu-dit "Le Clos Saint Antoine". Gilbert Ouvry repose au cimetière militaire de Montrouge.

Emile SCHMITT (1900-1944), marchand de charbon et vin à Paris, participe à l'occupation de l'Allemagne en 1919 puis prend part à l'expédition de Syrie. Mobilisé en 39 et démobilisé en 1940, il s'engage dans l'ORA en février 1944. Son corps est retrouvé le 30 août 1944 au lieu-dit"Mortemer".

René LOUCOPOULOS (1904-1944), garagiste à Lisors, rejoint l'ORA en février 1944. Son corps est retrouvé le 1er septembre au lieu-dit"Le Clos Saint Antoine".


Site internet de Serge Ollivier, Les martyrs de Mortemer