Analyse média

La une du quotidien Le Provençal datée du 24 août 1944 (numéro 2) est consacrée, pour l’essentiel, à la libération de Marseille dont il est dit, dans le titre central, qu’elle connaît les derniers combats contre l’occupant, menés par les troupes de Libération et les FFI. Au milieu de la page, une photographie met en valeur la chaleur de l’accueil des soldats français débarqués auxquels des Marseillaises offrent des fleurs.
Un encart présente le journal et un autre rend hommage aux jeunes résistants qui se battent contre l’ennemi.
Les questions de la vie quotidienne sont abordées à propos du ravitaillement. Un article fait le point sur l’avance des troupes alliées vers l’Allemagne et un autre sur les Balkans. Les situations internationale et nationale sont réduites à la portion congrue.

Contexte historique

Pendant les combats de la libération de Marseille, les 22 et 23 août 1944, des groupes de résistants occupent les locaux des quotidiens vichystes, situés sur la rive sud du Vieux-Port, et y impriment leurs propres journaux.

Les premiers quotidiens à sortir légalement sous une forme imprimée sont Le Provençal, La Marseillaise et Rouge-Midi. L’équipe du Provençal, organe des patriotes socialistes et républicains, s’empare des installations du Petit Provençal, rue de-la-Darse, dont elle reprend la couleur rouge-orangé du titre. Elle est l’héritière à la fois de deux journaux clandestins, Le Marseillais, organe du MLN, et L’Espoir, journal du Parti socialiste. On compte parmi ses dirigeants, entre autres, Gaston Defferre, Francis Leenhardt, Max Juvenal. Son numéro 1 (le tout premier de la nouvelle presse quotidienne marseillaise) est diffusé le 23 août 1944.