Plaque en hommage à Marcel Boulanger, Malakoff (Hauts-de-Seine)
Légende :
Plaque située 1 passage d'Arcole à Malakoff (Hauts-de-Seine)
Genre : Image
Type : Plaque commémorative
Producteur : Claude Richard
Source : © Collection Claude Richard Droits réservés
Détails techniques :
Photographie numérique en couleur
Date document : Septembre 2015
Lieu : France - Ile-de-France - Hauts-de-Seine - Malakoff
Contexte historique
Marcel Boulanger est né le 28 mai 1892 à Nogent-sur-Seine (Aube). Il habite au 29 rue Raspail à Malakoff (ancien département de la Seine - aujourd’hui Hauts-de-Seine). Il est boulanger de métier. Militant communiste ou syndicaliste connu des services de police, Marcel Boulanger est arrêté le 5 (ou le 10) octobre 1940. Il est interné administrativement au camp de séjour surveillé d’Aincourt, dans le département de la Seine-et-Oise (aujourd’hui dans le Val d’Oise), près de Mantes, ouvert spécialement, en octobre 1940, pour y enfermer les communistes arrêtés dans la région parisienne par le gouvernement de Vichy. Le 4 décembre 1940, il est transféré à la prison centrale de Fontevraud (près de Saumur). Le 20 janvier 1941, il est transféré à la Maison centrale de Clairvaux (Aube). Le 26 septembre 1941, Marcel Boulanger est transféré au centre de séjour surveillé de Rouillé, près de Poitiers.
Début mai 1942, les autorités allemandes adressent au directeur du camp de Rouillé (1) une liste de 187 internés qui doivent être transférés au camp allemand de Compiègne (Frontstallag 122). Le nom de Marcel Boulanger (n°37 de la liste) y figure. C’est avec un groupe d’environ 160 internés qu’il arrive à Compiègne le 22 mai 1942. La plupart d’entre eux seront déportés à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet.
Marcel Boulanger est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 ». Ce convoi d’otages composé, pour l’essentiel, d’un millier de communistes (responsables politiques du parti et syndicalistes de la CGT) et d’une cinquantaine d’otages juifs (1170 hommes au moment de leur enregistrement à Auschwitz) faisait partie des mesures de représailles allemandes destinées à combattre, en France, les « judéo-bolcheviks » responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Il est immatriculé lors de son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 sous le numéro "45285". Ce numéro, inconnu jusqu'ici, est attesté par la ressemblance de la photo du déporté portant ce numéro avec celle envoyée par ses petits enfants en septembre 2012, et correspond à l'ordre alphabétique des noms dans la liste du convoi que j'ai reconstituée. Marcel Boulanger meurt à Auschwitz le 20 août 1942 d’après le registre d’état civil de la municipalité d’Auschwitz (in Death Books from Auschwitz).
L’arrêté ministériel du 17 septembre 1987 portant apposition de la mention «Mort en déportation» sur les actes de décès (paru au Journal Officiel du 28 octobre 1987), avait repris les dates de l'acte de décès soit « décédé le 30 septembre 1942 à Auschwitz- pologne » (mention marginale de l'extrait de naissance) ». Si dans les années d'après-guerre, l’état civil français a fixé des dates de décès fictives (le 1er, 15 ou 30, 31 d'un mois estimé) à partir des témoignages de rescapés, afin de donner accès aux titres et pensions aux familles des déportés, il est regrettable que le ministère ne prenne pas désormais en compte les archives du camp d’Auschwitz emportées par les soviétiques en 1945, et qui sont accessibles depuis 1995 (certificats de décès de l’état civil d’Auschwitz, documents officiels allemands, établis par les médecins du camp d'Auschwitz, à la mort d'un détenu). Le titre de "Déporté politique" a été attribué à Marcel Boulanger.
Son nom figure sur la plaque commémorative de la Maison de la vie associative, en mémoire des habitants de Malakoff morts en déportation et une plaque a été apposée sur son domicile, 29 rue Raspail .
Note 1 : Le camp d’internement administratif de Rouillé (Vienne) est ouvert le 6 septembre 1941, sous la dénomination de «centre de séjour surveillé», pour recevoir 150 internés politiques venant de la région parisienne, c’est-à-dire membres du Parti Communiste dissous et maintenus au camp d’Aincourt depuis le 5 octobre 1940. D’autres venant de prisons diverses et du camp des Tourelles. In site de l’Amicale de Chateaubriant-Voves-Rouillé.
Biographie rédigée en 2005 (modifiée en septembre 2012) par Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, auteur des ouvrages : « Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 », Editions Autrement, 2005 Paris et de « Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé).