Contexte historique

Constant Détaille est né le 7 novembre 1896 à Grouches-Luchuel. Il réside à Albert où il est instituteur. Il commence une résistance individuelle en semant des clous sur les routes empruntées par les véhicules allemands. Responsable d'une compagnie de secours des FTPF, il rejoint Libé-Nord le 1er janvier 1943. Il héberge de nombreux résistants recherchés par la Gestapo. En contact fréquent avec Louis Despierres et Maurice Thuillier, il organise le départ des réfractaires au STO vers les maquis de Haute-Savoie en leur fournissant de faux papiers d'identité. Il distribue des tracts et des photos du général de Gaulle. Dans la nuit du 28 au 29 juillet 1943, Constant Détaille participe au sabotage de la voie ferrée entre Albert et Grancourt. Il est arrêté le lendemain par la Gestapo et incarcéré à la prison d'Amiens avant d'être envoyé à Royallieu le 22 décembre. Il est ramené à Amiens le 15 janvier 1944 et décède le 18 février lors du bombardement de la prison. La médaille de la Résistance lui est attribuée à titre posthume le 11 juillet 1946. Constant Détaille est également titulaire de la carte de combattant volontaire à titre posthume.

Marius Reimann naît le 17 août 1897 à Albert. Marié, père de trois enfants, il y réside et y exerce la profession de métallurgiste. Fin 1942, il est membre du réseau Marco Polo, sous-réseau des Forces Françaises Combattantes. Il rejoint en mai 1943 le mouvement Libération Nord d'Albert dirigé par Constant Détaille. Son rôle consiste surtout à transmettre des renseignements. A la suite d'un sabotage de voie ferrée à Grancourt, en juillet 1943, les membres du groupe d'Albert sont activement recherchés par la police allemande. Le 15 septembre 1943, la Gestapo arrête Marius Reimann alors qu'il se trouve au café « Au petit bar » rue de la Gare. Il est interné pendant deux mois à la prison d'Amiens avant d'être transféré à Royallieu. Il est déporté à Buchenwald dans le convoi parti de Compiègne le 17 janvier 1944. En février, il est envoyé au camp de Dora où il décède le 28 février 1944. Marius Reimann est décoré à titre posthume de la médaille de la Résistance.

Alfred Collart, né le 12 août 1899 à Albert, réside dans cette ville avec sa femme et ses deux enfants. Il est comptable, sous-chef de bureau, à l'usine BMW et délégué du personnel pour la CGTU. En février 1943, il rejoint Libé-Nord du « groupe Détaille ». Il est chargé de recruter des résistants dans le secteur d'Albert. Par le poste qu'il occupe à l'usine, il est en possession de cachets allemands, ce qui lui permet de procurer de faux papiers à des réfractaires au STO. Il prend part également à l'action directe contre l'occupant par des sabotages, notamment celui de Grandcourt, dans la nuit du 28 au 29 juillet 1943, sur la ligne Amiens-Lille où deux trains transportant des troupes allemandes déraillent. Le nombre de victimes est élevé. Le 29 juillet 1943, Alfred Collart est arrêté sur son lieu de travail par la Gestapo. Il est interné à la prison d'Amiens jusqu'au 21 décembre 1943 puis transféré à Royallieu. Déporté à Buchenwald dans le convoi parti de Compiègne le 17 janvier 1944, il décède à Flossenbürg le 3 mars 1944. Alfred Collart est titulaire de la carte de combattant volontaire de la Résistance.

Tué lors des combats pour la libération d'Albert le 1er septembre 1944, Henri Malpart est titulaire de la carte de combattant volontaire de la Résistance.

Alfred Moret est né le 7 septembre 1886 à Belloy en Seine-et-Oise. Il réside à Albert où il est ajusteur. Il rejoint les FTPF en 1943 et prend le pseudonyme de "Auguste". Il participe aux sabotages de fils téléphoniques, route de Péronne et à Hédeauville . Le 23 juin 1943, il sabote un transformateur route de Morlancourt à Albert et provoque un déraillement fin mai à Miraumont. Arrêté le 28 juillet 1943, il est transféré à Compiègne. Déporté le 21 mai 1944 à Neuengamme, il y décède le 20 mars 1945. La carte de combattant volontaire de la Résistance lui est attribuée à titre posthume le 3 juin 1953.

Derek Peckett est né le 27 décembre 1923 à Londres. Installé à Albert où sa famille a obtenu la nationalité française, il est élève au lycée. Requis à Fort-Mahon pour l'organisation Todt, il s'évade le 3 mars 1943. Contacté par Constant Détaille, il rejoint Libé-Nord et devient agent de liaison pour les régions d'Albert et Arras. Arrêté sur dénonciation le 3 septembre 1943 par l'agent Braun de la Gestapo, il est incarcéré à Amiens puis transféré à Royallieu le 15 novembre de la même année. Le 17 janvier 1944, il est déporté à Buchenwald puis au Kommando de Dora. Il décède le 13 avril 1944 lors du massacre de Gardelegen (les SS y brûlent 1016 déportés dans une grange). Derek Peckett se voit attribuer la carte de combattant volontaire de la Résistance à titre posthume le 11 juin 1956.