Stèle à la mémoire du docteur Pierre Segelle, Orléans (Loiret)

Légende :

Stèle située place Charles de Gaulle à Orléans

Genre : Image

Type : Stèle

Producteur : Fabrice Bourrée

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2015

Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Loiret - Orléans

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Pierre Ségelle est né le 11 septembre 1899 à Médéa (Algérie). Fils d'un médecin militaire, il suit l'itinéraire du foyer, faisant ainsi étape à Montpellier, Paris et même en Allemagne, en 1914, où il se retrouve interné civil quelques mois. De retour en France, il entre au collège de Pontlevoy (Loir-et-Cher), son père s'étant installé comme chirurgien dentiste à Amboise. Il obtient, en 1916, un bac littéraire, mais ne se destine pas aux métiers des lettres. Il s'oriente vers des études scientifiques et choisit la médecine. En 1918, il est mobilisé comme médecin auxiliaire de l'armée d'Orient et il ne revient à la vie civile qu'en 1920, date à laquelle il reprend ses études en intégrant la faculté de médecine de Paris. Il en ressort diplômé, docteur en médecine. En 1929, Pierre Ségelle débute sa carrière comme médecin généraliste de campagne, mais les déplacements inhérents à ce métier altèrent rapidement son état de santé et le contraignent à s'installer à Orléans où il va exercer différentes fonctions successives (médecin-adjoint de l'hôtel-Dieu d'Orléans, puis médecin-chef de service, poste qu'il occupe de 1932 à 1938 et enfin médecin-chef des services sociaux de la sécurité sociale d'Orléans).

En octobre 1942, Henri Ribière le sollicite pour organiser le mouvement Libération-Nord dans le Loiret. Pierre Segelle en devient le responsable départemental. Arrêté le 8 octobre 1943 à son domicile orléanais, Pierre Segelle est incarcéré à la prison d’Orléans jusqu’au 30 novembre 1943 puis transféré à Compiègne. Le 2 juillet 1944, il est déporté à Dachau puis transféré dans plusieurs camps de concentration :
- Neckargerasel du 20 juillet au 15 août 1944
- Bruttig du 15 août au 15 septembre 1944
- Dora du 15 septembre au 8 octobre 1944
- Ellrich du 8 octobre 1944 au 5 avril 1945
- Orianenbourg à partir du 6 avril 1945

Le 3 mai 1945, il est libéré par les Américains à Schwerin après s'être évadé d’une colonne à pied le 2 mai. Il est rapatrié le 26 mai à Paris.

Segelle aurait également eu des activités en lien avec le réseau Publican en qualité de responsable départemental des liaisons pour le Loiret (grade de sous-lieutenant).

Libéré à la fin du mois de mai 1945, il revient éprouvé des camps de concentration, mais se consacre activement à perpétuer la mémoire de ses compagnons disparus et à défendre la reconnaissance statutaire des rescapés des camps de la mort. Dans le département du Loiret, il fonde l'Amicale des Anciens Déportés, Internés et Familles (ALADIF). Il est également président de l'Amicale Nationale des Déportés de Dora et d'Ellrich et vice-président de la Fédération Nationale des Anciens de la Résistance. C'est avec un dynamisme tout aussi exemplaire qu'il débute sa carrière politique d'homme de gauche.

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Loiret), député socialiste du Loiret de 1946 à 1958, ministre de la santé publique et de la population du 17 décembre 1946 au 22 janvier 1947, ministre du travail et de la sécurité sociale du 28 octobre 1949 au 7 février 1950, maire d’Orléans de 1954 à 1959, Pierre Ségelle est une figure centrale de la vie politique orléanaise de l’après-guerre Au plan national, il s’illustre comme fondateur de la sécurité sociale et comme inspirateur du SMIG, ancêtre de notre SMIC actuel. A Orléans, il poursuit activement l’œuvre de reconstruction et de modernisation entreprise par son prédécesseur Pierre Chevallier. Sous son mandat de maire voient le jour un important programme de construction de logements HLM, la renaissance des transports urbains, la reconstruction du pont Joffre, le développement du réseau de voirie et d’assainissement.

Affaibli par la maladie, Pierre Ségelle abandonne la vie politique après son échec aux élections municipales de 1959. Il meurt à Paris le 8 octobre 1960.


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources :
Service historique de la Défense, 16 P 543 083.
Archives municipales d'Orléans, notice biographique de Pierre Segelle
Base biographique des députés