Graphique présentant le pourcentage de victimes du Vercors par sources

Légende :

Graphique présentant le pourcentage de victimes du Vercors par sources : source de la Préfecture de l'Isère (décembre 1947) et source de l'ANPCVV (livre de l'état civil de l'association, 1944-1945)

Genre : Image

Type : Graphique

Producteur : Christophe Clavel

Source : © C. Clavel pour le Département AERI Droits réservés

Détails techniques :

Graphique en couleur (voir aussi l'album lié).

Date document : 2015

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes)

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Analyse média

Ce graphique illustre la proportion des pertes résistantes, selon deux sources distinctes : le livre dit "d'état civil" de l'ANPCVV (1944-1945), d'une part, et les données de la préfecture de l'Isère, datant de décembre 1947, d'autre part.

Comme on le constate, la proportion des pertes varie de 11,9 à 13,4 %, rapportée à l’effectif des résistants (3 909) du fichier nominatif de l’ANPCVV.

Première observation : il faut noter que ce nombre de 3 909 ne constitue pas l’effectif des résistants à une date donnée (juin 1944, par exemple), mais le nombre de résistants ayant participé au cours de la période 1942-1944 à la Résistance dans le Vercors. Rien dans les sources ne nous permet d’écrire qu’il se trouvait 3 909 résistants dans le maquis au commencement de l’opération allemande. La comparaison entre un nombre de victimes et un flux de résistants porte en soi une limite qu’il faut souligner.

Deuxième observation : on rappelle que les pertes retenues ici n’intègrent pas les victimes civiles. Pour autant, la source de la Préfecture de l’Isère (décembre 1947) cite, pour le département de l’Isère et hors Vercors, un nombre de victimes du même ordre que pour les seules pertes des maquis du Vercors.

Troisième observation : le nombre de 4 000 combattants volontaires ou mobilisés à la mi-juin 1944, évoqué par certains auteurs, s’appuie sur des sources sans doute dignes d’intérêt. Un travail conséquent de recherche reste néanmoins nécessaire pour préciser ce nombre. Qu’il soit ou non confirmé, il offre un vaste champ de recherches, en particulier sur l’armement, le ravitaillement, le logement, les liaisons avec le commandement, la nomadisation après le 23 juillet 1944, et, finalement, l’efficacité du bouclage réalisé par l’armée allemande et ses collaborateurs.

Par ailleurs, le Général Alain Le Ray, concepteur du volet militaire du projet Montagnards, dans son document « Le Vercors est une grande page d’histoire » (1972), estime que « Les pertes subies sont restées dans la proportion moyenne consentie pour des forces régulières dans des combats comparables. Une grande partie des morts furent ceux que les Allemands massacrèrent en marge de la bataille ». [Voir l'album lié.]


Auteurs : Didier Croibier-Muscat et Philippe Huet

Sources : 

Livre de l'état civil de l'ANPCVV, Grenoble, archives ANPCVV.

Alain Le Ray, « Le Vercors est une grande page d’histoire », l'Epaulette n° 28, 9 décembre 1972, reproduit dans le Bulletin du Pionnier du Vercors n° 1, décembre 1972.

Service Historique de la Défense (SHD), Dossier Vercors, Préfecture de l'Isère- Dossier FFI, 1947.

Contexte historique

Dans la limite de l'analyse précédente, et avec toutes les précautions d'usage, les estimations des pertes relevées pour d'autres grands maquis sont les suivants :

- Maquis des Glières : 460 combattants ; 129 maquisards tués, dont 38 au combat ; 66 fusillés et 16 morts en déportation, auxquels s'ajoutent 20 habitants, dont 14 morts en déportation

- Maquis du Mont Mouchet : 2 700 combattants ; entre 260 et 283 maquisards tués ; une centaine de civils exécutés

- Maquis Saint-Marcel : 3 000 combattants, renforcés de 160 parachutistes SAS ; entre 27 et 42 maquisards tués et 6 parachutistes ; quelque 40 civils tués ou déportés.

Les situations de ces très grands maquis sont tellement différentes (terrain, mission, durée des combats, etc.) et les recherches documentées sur les effectifs et les pertes si peu abondantes, que les conclusions à tirer de ces comparaisons demeurent à notre avis très limitées.

 

Pour en savoir plus :

Observations sur les pertes par commune (D. Croibier-Muscat)


Auteurs : Didier Croibier-Muscat et Philippe Huet.

Sources : 

Livre de l'état civil de l'ANPCVV (1944-1945), Grenoble, archives de l'ANPCVV.

Service Historique de la Défense (SHD), Dossier Vercors, Préfecture de l'Isère- Dossier FFI, 1947.

Site Internet de l'Association des Glières.

Site Internet du mémorial et du musée du Mont Mouchet.

Gérard Le Marec, La Bretagne dans la Résistance, éd. Ouest France, 1983.

Pierre Montagnon, Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale, Paris, éd. Pygmalion, 2008.

Collectif (direction François Marcot), Dictionnaire historique de la Résistance, Paris, Robert Laffont, 2006 : article "Maquis de Saint-Marcel" par Jacqueline Sainclivier (pp. 761-762) ; article "Maquis du Mont Mouchet" par Eugène Martres (pp. 739-740).