Analyse média

Le 23 août 1944, alors que les combats se poursuivent à Marseille, les premières feuilles de la presse libérée sont distribuées dans les rues de la ville. Des locaux dévolus la veille encore à des associations vichystes ou collaborationnistes sont occupés par des mouvements de Résistance, partis politiques et syndicats clandestins. Jusqu'alors dans l'ombre, ils peuvent désormais s'affirmer au grand jour. Ainsi, le quotidien communiste Rouge-Midi, que l'on voit sur cette photographie et qui appelle, dès le 25 août 1944, à rejoindre les communistes au sein de la "promotion de l'insurrection". À noter que le PCF avait lancé une campagne de recrutement, avant même la reddition de la garnison allemande de Marseille.

Contexte historique

À la fin août 1944, l'ampleur des bouleversements en cours attire l'attention des informateurs des renseignements généraux :
"Les anciens partis politiques (communiste, socialiste, radical), la CGT ancienne, manifestent leur réveil par des articles de journaux qu'on lit généralement longuement et avec satisfaction. On sent que le retour à la politique républicaine comble les voeux de presque tout le monde. En opposition, il a été donné d'observer plusieurs personnages connus pour appartenir au PSF* et à l'AF*. Ils avaient l'air soucieux et lisaient successivement les trois journaux : Marseillaise, Provençal, Rouge-Midi". (1)

 

* PSF : Parti Social Français

* AF : Action française