Stèle de Saint-Amans, Castelculier (Lot-et-Garonne)

Légende :

Stèle située à côté de l'église de Saint-Amans à Castelculier. Elle rend hommage à Emile Afflatet et son fils Raymond, Clovis Boé et son fils Marcel, ainsi qu'à Enzo Godéas.

Genre : Image

Type : Stèle

Producteur : Jacqueline Marvier

Source : © Collection Jacqueline Marvier Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Lieu : France - Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine) - Lot-et-Garonne - Castelculier

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Contexte historique

Le 7 juin 1944, à la suite d'arrestations opérées à l'aube, les Allemands apprennent la présence d'un dépôt d'armes et de quelques résistants au château de Laclotte dans la commune de Castelculier. Il est aux environs de 11 heures lorsqu'ils s'y rendent avec une force composée de cinq voitures et d'un camion découvert transportant des hommes en armes. Ils débouchent dans l'allée du château et surprennent, en cours d'équipement, le groupe Guichard et le chef de section Mazeau de la compagnie Streiff du bataillon d'Agen du corps-franc Pommiès (CFP), soit au total huit hommes.
L'ordre de repli est donné aux maquisards, tandis que André Mazeau, armé d'un fusil-mitrailleur et aidé par son ami Goerig, protège leur retraite. Tous les deux ouvrent le feu à courte distance : Mazeau abat un officier allemand mais est à son tour mortellement atteint, Goerig est fait prisonnier. Pendant ce temps, un autre groupe de soldats allemands encercle la ferme de la famille Afflatet située en contre-bas du château et arrête Emile Afflatet et son fils Raymond. Un peu plus loin, au lieu-dit « Moustel », ils appréhendent Clovis Boé et son fils Marcel. Tous sont accusés d'avoir aidé le maquis et sont emmenés dans la rampe qui conduit au château. Ils sont fusillés près du vivier avec le jeune Goerig. Les Allemands redescendent ensuite à la ferme des Afflatet après avoir incendié le château et ses dépendances. Ils demandent à manger et un drap pour envelopper le cadavre de l'officier tué qu'ils chargent sur un camion. Le repas terminé, ils mettent le feu à la ferme.
Le lendemain, 8 juin, Mme Afflatet découvre les cinq cadavres près du vivier. Une stèle commémorative est érigée à la mémoire de ces résistants dans le parc du château de Laclotte.


Enzo Godéas est né en 1926. Il était le fils d'une famille d'immigrés italiens installée dans le Lot-et-Garonne. Ses parents étaient agriculteurs. Enzo Godéas fit partie du réseau d'italiens antifascistes lié au Parti communiste italien. 

Au début de 1943 avec Enzo Lorenzi dit Robert, il participa à la création du maquis FTP-MOI de Castelculier, dont le lieu de rendez-vous était la ferme des Godéas.
En avril 1943, avec d'autres membres de la MOI du Lot-et-Garonne, il est envoyé à Toulouse pour renforcer la 35e brigade FTP-MOI, qui a été frappée par la répression. Il est engagé dans plusieurs actions de guérilla urbaine.
Le 1er mars 1944, le commandant de la 35e brigade décide d'organiser un attentat contre le cinéma "Le Variété" de Toulouse qui projetait des films nazis. Une équipe de trois jeunes est désignée pour poser la bombe dans le cinéma lors d'une séance : Rosine Bet, David Freiman et Enzo Godéas. A la suite d'une fausse manoeuvre la bombe explose dans les mains de David Freiman, le déchiquetant. Rosine Bet est blessée et meurt peu après. Enzo Godéas est grivèment blessé. Il est enfermé à la prison Saint-Michel de Toulouse et condamné à mort.
Le 22 juin 1944, il est amené sur le lieu de l'exécution sur un brancard et assis sur un chaise devant le peloton qui le fusille : un des gendarmes parmi les GMR, s'affaissa pris d'un malaise au moment de tirer.


François Frimaudeau, "Les événements de Laclotte"  in CD-ROM La Résistance en Lot-et-Garonne, AERI, 2011
Pierre Robin, "Enzo Godéas" in CD-ROM La Résistance en Lot-et-Garonne, AERI, 2011