Stanislaw Makowski

Légende :

Stanislaw Makowski à Varsovie à la fin des années 1930

Genre : Image

Type : Photographie

Producteur : Pawel Jedrzejewski

Source : © Paul McCue www.paulmcccuebooks.com Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : Vers 1938

Lieu : Pologne

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Contexte historique

Né le 10 mai 1914 à Khorbel (Pologne), Stanislaw Makowski passe quelques années en Russie avant la révolution bolchevique car son père y possédait des terres. En 1922, la famille revient en Pologne et s’installe à Kruszwica. Après ses études au lycée, Stanislaw Makowski intègre l’école de commerce d’Anvers (Belgique) où il reste deux ans. Il rejoint ensuite l’école d’agriculture de Montpellier pour y étudier la viticulture et la sériculture (élevage des vers à soie). C’est là qu’il fait la connaissance d’une Anglaise, Alice Lawther, qu’il allait épouser en février 1941 à Edimbourg.

En septembre 1939, la guerre éclate alors qu’il devait partir faire un stage en Algérie. Il envoie immédiatement un télégramme à l’ambassade de Pologne à Paris se mettant à la disposition de l’attaché militaire. Il est alors envoyé à Coëtquidan où il aide à former l’armée polonaise en France. En Pologne où il avait effectué son service militaire, il avait le grade de sous-lieutenant de réserve dans l‘infanterie. Après quelques mois à Coëtquidan, il est envoyé à Rennes comme officier de transport ; c’est là qu’il se trouvait en juin 1940. Une fois l’armée polonaise évacuée vers l’Angleterre, Stanislaw Makowski part à Brest et quitte également la France pour l’Angleterre.

D’août 1940 à juillet 1941, Makowski est en Ecosse avec les divisions polonaises. Mais sa situation de cadre administratif ne lui plaît guère. En août 1941, l’armée britannique demande des volontaires parmi les officiers polonais pour aller en Afrique de l’Ouest préparer les opérations de Dakar. Makowski propose ses services qui sont acceptés. En décembre 1941, il part pour Batharat où il est attaché au Gambia Regiment avec le grade de capitaine de l’armée britannique. Il y restera jusqu’en août 1943. Revenu en Angleterre en octobre 1943, il est intégré au Royal Norfolk Regiment. Puis deux mois plus tard, il est incorporé au sein du SOE.

Après quelques mois d’entraînement intensif, il est parachuté en France, près d’Argenton-sur-Creuse, dans la nuit du 8 au 9 avril 1944, sous le nom de guerre de « Dimitri » (il sera également connu sous le pseudonyme de « capitaine Maurice »). Avec lui sont parachutés Muriel Byck, opératrice radio de Philippe de Vomécourt, le capitaine Sydney Hudson (agent du SOE, arrêté à Clermont-Ferrand en octobre 1943, incarcéré à la maison centrale d’Eysses d’où il s’évade le 3 janvier 1944 notamment avec Philippe de Vomécourt, parachuté à nouveau comme chef du réseau Headmaster), et George D. Jones, opérateur radio du réseau headmaster. Makowski reçoit comme tâche la création d'un maquis à Souesmes, le sabotage des lignes de communication allemandes dans le Loir-et-Cher et l'instruction des maquis du Loir-et-Cher en sabotage.

Fin juin, les Allemands attaquent le maquis, avec 2 000 hommes. Après avoir tué 50 Allemands et en avoir blessé 80, Makowski se retire avec ses hommes. Mais il retourne seul sur le site du camp pour détruire les munitions qui y sont restées. Il met en place plusieurs petits maquis à Romorantin. Ils détruisent des ponts, sabotent des voies ferrées, coupent des lignes téléphoniques et, de manière générale, disloquent les communications allemandes.

Le 17 août 1944, à l'occasion d'un engagement à Neung-sur-Beuvron, Makowski est blessé et arrêté par les Allemands. Les Allemands l’emmenèrent à la Feldkomantur de Romorantin pour interrogatoire. Les résistants surveillèrent la kommandantur et toute éventuelle sortie. Vers 5h30, un véhicule quitta l’établissement avec un corps enveloppé à son bord. Elle prit la direction de Salbris et revient à vide quelques temps plus tard. Les résistants entreprirent immédiatement des recherches et découvrirent le corps de Makowski, affreusement mutilé, chemin des Gentils, à Lanthenay, à deux kilomètres de Romorantin. Ils ramenèrent le corps de leur chef à Romorantin, et l’enterrèrent clandestinement dans le cimetière de l'hôpital, où il repose encore. 


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources
Archives nationales, 72 AJ 156 : Notice communiquée par Mme Makowski, août 1949
Paul Guillaume, La Résistance en Sologne, J. Loddé, 1946
Alain Rafesthain, Le maquis de Souesmes en Sologne, Royer, 1992
http://www.paulmccuebooks.com/capt-stanislaw-makowski