Contexte historique

En avril 1944, alors que se préparait le débarquement en métropole, en vue de donner à la France, dans le cadre des FFC et des FFI, la possibilité de participer avec le maximum d'efficacité à l'action des alliés britanniques et américains, le Général de Gaulle décidait de confier le commandement des Forces Françaises Libres et des Forces Françaises de l'Intérieur au général Koenig, glorieux vainqueur de Bir-Hakeim. Pour les Forces Françaises de l'Intérieur (FFI), Koenig fit appel le 5 mai au colonel Vernon (pseudonyme de l'ingénieur en chef de l'air Henri Ziegler), qu'il avait rencontré quelques jours auparavant en mission à Alger, et dont le retour en France fut, de ce fait suspendu, pour mettre en place un Etat-Major des Forces Françaises de l'Intérieur. Cet EMFFI avait notamment pour objet, d'urgence, avant le débarquement de coordonner les activités jusque-là menées séparément par les Services Spéciaux français (BCRA), britanniques (SOE) et américains (OSS).

Le 30 mai 1944, après de nombreux entretiens entre Eisenhower, Koenig et son chef d'Etat-major, une conférence a lieu au SHAEF entre Koenig et le chef d'Etat-major du commandement suprême allié Bedell-Smith. Cette réunion aboutit à un accord reconnaissant Koenig comme seul chef des FFI, et à la décision de mettre à sa disposition les officiers anglais et américains et les responsables du ravitaillement et de l'armement des FFI. Il fut confirmé que le chef de cet Etat-Major serait un officier français, Vernon, et qu'il serait assisté de deux adjoints, à savoir : 
— Buckmaster, de SOE, pour la Grande-Bretagne, 
— Van der Stricht de l'OSS pour les Etats-Unis.

Le 6 juin 1944, Philippe de Vomécourt reçut de Londres un message lui annonçant qu'il passait avec tous ses agents sous l'autorité du général Koenig, puis une confirmation du général Koenig lui-même arriva par un second télégramme : "Vous êtes désormais sous mes ordres". Enfin, un troisième télégramme l'informa que toutes les nominations FFI devaient passer par le délégué militaire régional "Formule" (Marc O'Neill). Depuis fin mars 1944, le lieutenant-colonel FFI O'Neill est Délégué militaire régional pour la région P2. Il a sous sa responsabilité quatre départements : le Loiret, le Cher-Nord (le Sud est en zone libre), le Loir-et-Cher et l’Eure-et-Loir. 

Selon l'abbé Guillaume, historien de la Résistance en Sologne, "Fort heureusement, l'autorité du commandant "Saint-Paul" [P. de Vomécourt] resta parallèle à celle des chefs français ; car sans le War Office, les FFI de Sologne n'auraient peut-être jamais été armés, et c'est grâce à lui que les parachutages, toujours attendus et sans cesse différés, ont été effectués rapidement et avec abondance. D'accord avec le colonel "Dufour" [ colonel Vésine de la Rüe, DMD du Loir-et-Cher Sud], dont il fut le fidèle et dévoué collaborateur, il a été le véritable organisateur, l'animateur incontesté de la Résistance en Sologne, et le principal, sinon l'unique distributeur d'armes".